Paris - Comme tous les otages après leur libération, Serge Lazarevic, rentré mercredi en France après trois ans de détention au Sahel, va être débriefé en un lieu discret par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), étape obligée après les examens médicaux et psychologiques dans un hôpital militaire.
Ces débriefings (rapports de mission) ou "retex" (retour d’expérience) sont
essentiels car ils aident les analystes des services de renseignement français
à recouper leurs informations sur les preneurs d’otages.
Selon les spécialistes, les débriefings se déroulent généralement en deux
étapes, suivant des procédures bien rodées. La première a lieu dès le retour
de l’otage à la liberté en s’appuyant sur sa mémoire et ses émotions
immédiates avant que certains souvenirs ne s’estompent.
La seconde phase a lieu après le retour en France, dans un lieu calme et
discret, après que l’otage a retrouvé ses proches.
Les membres des services de renseignement vont demander à Serge Lazarevic
un maximum de détails: conditions et lieux de détention, calendrier de la
captivité, comportement des ravisseurs et éventuelles dissensions entre eux,
armements et véhicules... Le moindre détail - a priori sans intérêt pour
l’ex-otage - peut aider les agents à parfaire leur connaissance du terrain.
Ces informations seront ensuite comparées avec des éléments recueillis par
d’autres sources ou lors d’échanges bilatéraux avec des services amis.
Ces débriefings permettent aux services de renseignement de reconstituer
les modes opératoires des ravisseurs et de faire également un "retex" sur les
intermédiaires qui ont été contactés.
Ces débriefings de la DGSE ont "un objectif opérationnel", confirme
Frédéric Gallois, ancien commandant du Groupe d’intervention de la gendarmerie
nationale (GIGN) qui a connu plusieurs dossiers d’otages. Ils se déroulent
assez rapidement "pour ne pas raviver deux ou trois mois plus tard de très
mauvais souvenirs".
bur/at/sva/jag