Un premier convoi de 300 clandestins nigériens reconduits d'Algérie, en grande majorité des enfants et des femmes, est arrivé mardi soir à Arlit, la cité minière du nord du Niger, a-t-on appris mercredi des autorités locales.
"Ils sont 319 à être arrivés hier soir (mardi) à bord d'une dizaine de camions algériens et dans de bonnes conditions", a déclaré à l'AFP Abdourahmane Maouli, le maire d'Arlit.
Au total, quelque 3.000 migrants "sans emploi et qui vivent malheureusement de la mendicité" devraient être rapatriés de l'Algérie, avait expliqué fin novembre le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini.
Leur convoi, escorté depuis la frontière algérienne par l'armée nigérienne, comportait également des camions chargés de vivres, de divers kits et une citerne d'eau fournis par l'Algérie, a précisé l'édile d'Arlit.
"Il y a beaucoup de petits enfants mais ils n'ont pas l'air d'avoir beaucoup souffert" car "l'Algérie a bien organisé les conditions de voyage", a assuré M. Maouli.
"Les conditions de voyage n'ont pas été très difficiles", a estimé Almoustapha Alhacen, président de l'ONG Aghir In'Man ("bouclier humain" en langue touareg) basée à Arlit, qui dénombre "80% d'enfants parmi ces migrants".
Les reconduits seront acheminés dès ce mercredi à Agadez, la capitale régionale, puis dans leurs villages situés essentiellement dans la région de Zinder (centre-sud), selon M. Maouli.
Ce "rapatriement" est "organisé par le Niger en concertation avec l'OIM", l'Organisation internationale pour les migrations, une agence intergouvernementale basée en Suisse, précise un communiqué du gouvernement nigérien, qui dément "des expulsions de Nigériens" par Alger.
Puissance économique de l'Afrique du nord, l'Algérie est devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens, supplantant la Libye en proie au chaos. Cet afflux a donné lieu à une hausse des comportements racistes, y compris des articles de presse, dénoncés par des ONG.
Le Niger, l'un des pays les plus pauvres au monde, à la natalité la plus forte de la planète (7,6 enfants par femme), est confronté à des crises alimentaires récurrentes. L'émigration y est massive.
92 migrants - essentiellement des femmes et des enfants - sont morts de soif en octobre 2013 alors qu'ils traversaient le désert pour rejoindre l'Algérie. Seuls 21 personnes avaient survécu.