C'est l'homme au chèche kaki et au visage impassible aperçu mard soir à la droite de Serge Lazarevic. Celui dont le président nigérien Mahamadou Issoufou puis l'otage français lui-même, tout juste libéré et qui le désigne familièrement par son seul prénom, ont tenu à saluer le rôle décisif. Négociateur aguerri, fin connaisseur de la géopolitique tribale et clanique de l'aire frontalière nigéro-malienne, l'ancien ministre touareg Mohamed Akotey, joint à Niamey, a répondu ce mercredi en fin d'après-midi aux questions de lexpress.fr.
Quand avez-vous acquis la conviction de l'imminence d'un dénouement heureux?
Il y a environ un mois. Bien sûr, tout n'était pas parfaitement calé, mais les ultimes écueils ne me paraissaient pas de nature à remettre en cause l'issue. Vous savez, ce n'est jamais facile ces histoires-là. Aucune des parties ne voulait céder. Et les djihadistes ont tendance à se prendre pour le centre du monde, prétendant avoir raison sur tout. Autre entrave, le manque de confiance. Non pas envers moi. Ils me connaissent. Nul doute que mon rôle dans la libération des quatre otages d'Arlit (le 29 octobre 2013), dès lors qu'il atteste mon sérieux et ma crédibilité, m'a beaucoup servi. Mais eux dissèquent tout, soupèsent tout, mus par la crainte de se faire piéger. Ils redoutaient ainsi que le gouvernement qui m'a mandaté [celui du Niger] tente de les neutraliser, trahisse l'accord négocié par mon entremise. Il faut dire aussi qu'ils émettent des revendications déraisonnables, notamment politiques, impossible à satisfaire... suite de l'article sur Autre presse