L’opposition nigérienne a contesté une nouvelle fois mardi la réélection de l’ex-opposant Amadou Salifou comme président du Parlement pour remplacer Hama Amadou, en fuite en France après sa mise en cause dans un trafic international de bébés, a annoncé un de ses responsables.
"Nous contestons la façon dont les choses se sont passées à l’Assemblée et nous avons saisi hier (lundi) la Cour constitutionnelle sur la régularité du vote et la reprise de l’élection", a affirmé à la presse, Tidjani Abdoul-Kadri, un élu de l’opposition.
Amadou Salifou, ancien opposant désormais rallié au président Mahamadou Issoufou, a été réélu lundi président du Parlement du Niger après l’invalidation de sa première élection par la Cour constitutionnelle, saisie par l’opposition.
Dans un arrêt rendu le 11 décembre, la Cour constitutionnelle a dit ne pas pouvoir se prononcer sur la première élection de M. Salifou, ce qui équivaut dans la pratique nigérienne à une invalidation de fait.
La majorité a donc appelé à reprendre l’élection mais l’opposition, minoritaire à l’assemblée, a quitté l’hémicycle avant le vote.
"Nulle part la Cour n’a dit que l’élection du 24 novembre est invalide (...) il n’y a donc aucun support (juridique) pour convoquer une session extraordinaire pour la reprendre ", a expliqué Tidjani Abdoul-Kadri.
"Si la Cour dit que l’élection doit être reprise et bien nous la reprendrons !", a rétorqué Assoumana Mallam, un élu du Parti au pouvoir.
Avant d’entrer en fonction, M. Salifou doit prêter serment devant la Cour.
M. Salifou, 68 ans, avait été suspendu pour un an par son parti, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD, opposition), pour son soutien au président Issoufou.
L’ancien président du Parlement, Hama Amadou, a quitté le Niger le 27 août après l’autorisation par ses pairs de son audition par la justice pour une affaire de trafic de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger.
Actuellement en France, un mandat d’arrêt a été émis à son encontre fin septembre.
Principal opposant du président Issoufou, M. Amadou, a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui étaient politiques. Selon lui, le pouvoir cherche à l’écarter avant l’élection présidentielle de 2016. Les autorités ont démenti ces allégations.