Dans un article d’un journal de la place paru la semaine dernière, Me Souley a été accusé d’avoir été constitué par deux magistrats pour exercer un recours judiciaire contre une décision prononçant une sanction disciplinaire contre eux et qu’ils auraient été blanchis. Selon donc l’avocat, s’il a été leur Conseil et qu’ils ont été blanchis, c’est logiquement par son fait.
Mais, non seulement il n’a pas été leur avocat dans cette affaire, mais de plus ils n’ont pas été blanchis par les auteurs de la décision. Il met ainsi au défi de publier le document qui les aurait blanchis pour donner foi à leur démenti. Mais lui, par contre il envoie au journal une copie du document qui leur a infligé des sanctions pour moralité douteuse ainsi que la lettre de rejet de leur recours en vue de leur publication dans ledit journal. Me Souleye n’a exercé aucun recours devant aucune autorité administrative ou judiciaire pour le compte de l’un de ces deux messieurs. Pour rappel, de 1999 à 2004, il était Député et qu’à ce titre il ne pouvait pas plaider contre l’Etat et ses démembrements.
C’est d’ailleurs en cette qualité que l’un des juges a déposé à son domicile une enveloppe contenant les documents incriminés pour intervenir en sa faveur auprès du Ministre de la Justice à l’effet d’annuler les sanctions prononcées. L’affaire étant pendante devant les tribunaux, les deux juges ont éludé un débat contradictoire qui aurait permis à l’opinion de connaître leur véritable moralité et ont préféré un jugement en son absence et sans que les pièces prouvant la réalité des sanctions prononcées contre eux aient été versées au dossier. Non seulement il n’a posé aucun acte de sa profession ou de son mandat de député en faveur d’aucun d’entre eux, mais à sa connaissance aucun recours contentieux n’a été exercé devant aucune juridiction nécessitant l’intervention d’un avocat.
Seul l’un d’entre eux avait introduit lui-même un recours gracieux qui s’est soldé par un échec. A l’heure où les citoyens ont peur plus que jamais de la justice, c’est un devoir civique de contribuer à rétablir la confiance entre la société et ses juges. En effet, il est anormal que ceux qui jugent quotidiennement la moralité des autres soient à l’abri de la critique ou d’une dénonciation justifiée. Il est consternant de constater que malgré l’existence de sanctions graves les deux magistrats ont franchi tous les échelons de la hiérarchie et sont aujourd’hui au sommet de la plus haute juridiction du pays. Il y a de cela quelque mois, le syndicat des magistrats a dénoncé certaines pratiques peu orthodoxes qui ont cours malheureusement au sein de ce corps prestigieux.
Il va sans dire que cette profession doit davantage être protégée pour qu’elle garde tout son éclat aux yeux d’une opinion qui a soif de justice. Vivement que la justice reste ce sacerdoce.