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Rapatriement des migrants Nigériens d’Algérie : Une "rafle" menée dans la violence à Oran !
Publié le jeudi 25 decembre 2014   |  Actuniger.com


L’expulsion
© Autre presse par DR
L’expulsion de migrants d’Algérie crée la polémique avec le Niger


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L’opération de rapatriement des migrants Nigériens, décidée communément par l’Algérie et le Niger, a tourné au vinaigre, ce mercredi matin, à Oran.

Ce matin, vers les coups de 3h, une descente policière a ciblé les quartiers susceptibles d’abriter cette catégorie de la population, pour les emmener, manu-militari, vers le nouveau centre d’accueil relevant de la Direction des Affaires Sociales (D.A.S), à Bir El Djir. La police a été appuyée par les services de la protection civile, et le Croissant-Rouge Algérien.

Mais le problème est que les commanditaires de cette opération nocturne n’ont pas fait de distinguo entre les migrants Nigériens, et le reste de la communauté subsaharienne qui habite à Oran. La police a procédé à leur embarquement, parfois de manière musclée, sans tenir compte de leur nationalité. Ils sont allés les chercher dans les hôtels où ils ont l’habitude de passer la nuit, et même dans leur propre demeure.

« En à peine 5h, beaucoup de migrants subsahariens qui habitent à Oran ont perdu tous leurs biens, car quand ils ont été emmenés, leur maisons étant restés ouvertes, des voyous n’ont pas hésités à les piller sans vergogne !», nous explique un des représentants de la communauté subsaharienne à Oran. Beaucoup, via les réseaux sociaux, ont dénoncé « un délit de faciès » dont ont été victimes ces émigrés, et ont même parlé de «rafle».

Ce matin, les rares membres d’associations caritatives ayant pu « s’infiltrer » à l’intérieur du centre d’accueil ont dénombré pas moins de 12 nationalités, et un total de 600 migrants placés dans ce centre de rétention. «Tous les migrants qui ont été placés dans ce centre ne sont pas des sans-papiers, il y en a même un qui est étudiant à l’université de Belgaïd, c’est dire la désorganisation totale de cette opération ! » s’indigne un citoyen versé dans l’action humanitaire.

Hormis ceux du Niger, qui devront être rapatriés, les autres migrants ont été relâchés au fur et à mesure que la D.A.S procédait à leur fichage. Les membres du Croissant-Rouge, pour leur part, ravitaillaient le centre en nourritures et en eau, cela dit, des carences, notamment en matière de lait, de couches pour bébés et de médicaments ont été relevées. A cela, il était quasi-impossible à tout un chacun de pénétrer à l’intérieur du centre de rétention, sans se faire aussitôt « expulsé ».

Pour exemple, le père Thierry, du diocèse de Saint-Eugène, a été empêché d’y accéder, alors qu’il souhait rencontrer ses coreligionnaire. En effet, parmi les migrants embarqués, on pouvait compter autant de musulmans que de chrétiens, et certains ont trouvé regrettable que cette opération soit menée à la veille de Noël, une fête sacrée chez les chrétiens.


Akram El Kébir

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