A 43 ans révolus, Mohamed Sidikou est, depuis le samedi 13 décembre 2014, le nouvel Amirou du canton de Kouré, dans le département de Kollo (région de Tillabéri). Il a été porté au trône de la prestigieuse chefferie par un collège électoral de 36 chefs de villages à l'issue d'un scrutin démocratique et transparent supervisé par le gouverneur de Tillabéri, qui a opposé dix (10) candidats, tous prétendants au trône, en présence d'un parterre de personnalités et des populations du canton massivement mobilisées pour la circonstance. Hamed, comme l'appelle affectueusement ses intimes, a remporté l'élection à une écrasante majorité en s'adjugeant 24 voix favorables sur les 36 constituant le collège électoral.
Avec son élection à la tête du canton, l'honorable Mohamed Sidikou devient ainsi le 15e Amirou de la lignée, succédant à son grand-père, le regretté chef de canton de Kouré, Amirou Garba Sidikou, décédé le 20 novembre 2013, qui avait beaucoup contribué, de son vivant, à l'encrage de la chefferie traditionnelle dans la modernité au Niger. L'opération de vote, à l'issue de laquelle les chefs de villages constituant le collège électoral ont porté leur choix sur le candidat Mohamed Sidikou, n'a fait l'objet d'aucune contestation du fait de la transparence et de la sincérité qui ont entouré ladite opération. Mais aussi de la dextérité dont a fait montre le gouverneur de Tillabéri, Hassimi Diabri, qui a fait le déplacement de Kouré pour assurer sa supervision.
Avant le début du scrutin, le gouverneur de la Région de Tillabéri, M. Hassimi Diabri, prit la parole, pour situer l'objet de la rencontre, son importance pour l'avenir du canton de Kouré et prodiguer les conseils d'usage aux candidats en lice, comme c'est le cas en pareille circonstance. Rappelant à ceux-ci qu'ils sont issus d'une même grande famille, le gouverneur Diabiri a indiqué qu'il y aura «un seul vainqueur à l'issue du vote» ; par conséquent «les candidats malheureux doivent accepter le verdict des urnes et se souder autour de celui que Dieu a choisi par l'entremise des chefs de villages pour conduire les destinées du canton, en l'aidant notamment à bien assumer les charges de ses nouvelles fonctions».
Ensuite des explications sont fournies sur les modalités du scrutin, après vérification des procurations et du dispositif électoral mis en place pour son bon déroulement. Mais avant l'appel des candidats, qui étaient au départ 13 sur la liste, trois d'entre eux se sont retirés de la course, ramenant leur nombre à 10. C'est alors que l'opération de vote a débuté, à bulletin
secret, pour durer près de trois heures d'horloge, à cause de la procédure de contrôle du passage des électeurs aux urnes. C'était le suspens chez les candidats et au sein de l'assistance jusqu'au moment du décompte des voix par la table de séance, décompte à l'issue duquel Mohamed Sidikou est déclaré vainqueur du scrutin par le gouverneur de Tillabéri. Avec son accession au trône, une nouvelle page dans la continuité s'ouvre pour le canton de Kouré.
Marié, père de 4 enfants, Mohamed Sidikou est diplômé de l'enseignement supérieur. Après l'obtention de son baccalauréat, il débuta ses études à la faculté des sciences à l'université Abdou Moumouni de Niamey, pour les poursuivre à l'université nationale du Bénin de 1992 à 1996 où il obtint le diplôme d'ingénieur en biologie humaine. Lequel diplôme lui permit d'être aussitôt recruté à l'Institut national de la recherche agronomique du Niger (INRAN), comme assistant de recherches.
Grand partisan de l'initiative privée, pour ne pas totalement rompre avec sa formation initiale, il embrasse la profession de délégué médical travaillant pour le compte des Laboratoires Bristol-Meyers Squibb-USPA de 1998 à 2005. A partir de l'année 2005, il est nommé représentant résident des Laboratoires Pierre Fabre au Niger, poste qu'il occupe encore à ce jour. C'est une vie professionnelle très intense mais cela n'a pas émoussé la volonté de Mohamed Sidikou d'acquérir de nouvelles connaissances. Le goût des études et d'acquisition du savoir dans d'autres branches d'activités le pousse à renouer avec le chemin des centres supérieurs de formation à l'extérieur du pays. Notamment en Côte d'Ivoire où il obtint un diplôme en gestion des entreprises (en 1998 à Abidjan), qu'il consolida en France (en 2011 à Toulouse), puis en Tunisie (en 2012 à Tunis). Il est aussi formé en techniques de management à Cap Town (Afrique du Sud) et en communication des entreprises à Bordeaux (France). Fort de ces nouvelles formations, Mohamed Sidikou, qui s'intéresse beaucoup aux médias (il était actionnaire dans le groupe Dounia), se verra confié, en 2012, la gestion de ce groupe privé confronté notamment à un problème de gouvernance.
Grâce à son savoir-faire managérial et à son esprit d'initiatives, il parvint sans grande difficulté à redresser la barre et à faire dudit groupe privé l'un des meilleurs du paysage médiatique nigérien, jusqu'à son retrait volontaire de ses membres actionnaires. La gestion du vaste canton de Kouré dont il a désormais la charge constitue un nouveau défi pour lui, mais il affiche une grande sérénité pour la conduite de la lourde tâche qui pèse sur ses épaules. Car il mijote déjà quelques projets porteurs qu'il compte réaliser au profit de ses administrés durant son règne.