D’habitude calme et serein à la limite de la timidité, le Président du CDS-RAHAMA, Mahamane Ousmane est sorti de ses gonds, excédé et déçu par le comportement innommable du Président de la République Issoufou Mahamadou et son clan. Poussé au dos du mur, le si calme premier président démocratiquement élu de la République du Niger s’est déchaîné sur le régime de la 7ème République. Nous vous proposons l’intégralité de son allocution.
La célébration de ce vingt-quatrième anniversaire de notre grand parti, le CDS-Rahama, coïncide avec le Mouloud qui commémore l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed, Paix et Salut sur lui et le début du nouvel an du calendrier grégorien.
En cette heureuse coïncidence, je voudrais formuler, au nom du Bureau Politique National du CDS Rahama et au mien propre, à l’endroit de l’ensemble des personnes ici présentes, des militantes et militants et, au-delà, à l’endroit de l’ensemble du peuple nigérien, le vœu que l’année 2015 soit, pour chacun d’entre nous et pour le Niger tout entier, une année de paix, de progrès, de bonheur et de prospérité, une année d’unité, de travail et de justice.
Mesdames et Messieurs,
La commémoration du vingt-quatrième anniversaire de notre grand Parti, le CDS-Rahama, intervient également au moment où le régime satanique du Président Issoufou Mahamadou, après quatre ans de mauvaise gouvernance, vient de réunir tous les ingrédients pour l’éclosion d’une inévitable explosion sociale, politique et institutionnelle dans notre pays.
La situation que traverse l’ensemble des partis membres de l’opposition et des Organisations de la société civile, à travers notamment l’entreprise de concassage de ces derniers, directement sponsorisé par le Président de la République Issoufou Mahamadou constitue l’une des raisons de ce péril majeur qui guette le Niger, notre cher pays.
Camarades,
Il vous souviendra bien, que c’est notre parti, le CDS- Rahama, qui a servi de ballon d’essai à l’entreprise de démolition des structures politiques et celles de la société civile, comme peut en témoigner la mise en place sous les auspices du régime, de directions fantoches, en doublure à celles légitimes, de la plupart des organisations politiques et socioprofessionnelles, une manipulation qui porte la marque de fabrique du Président Issoufou Mahamadou.
Son plan à l’emporte-pièce est de se frayer une voie royale, aux fins d’organiser en 2015 et en 2016,des élections tronquées, c’est à-dire, confisquer la souveraineté du peuple, pour se maintenir vaille que vaille au pouvoir.
C’est la raison essentielle qui explique le comportement anti-démocratique et antirépublicain du Président Issoufou Mahamadou vis-à-vis des partis membres de l’opposition et des organisations de la société civile.
Pour le cas spécifique de notre parti, le CDS-Rahama, il est tout simplement victime de manipulations politiciennes et de violations graves et répétées de ses droits, au regard de la Constitution, des Lois et Règlements de la République, ainsi qu’au regard des instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par le Niger.C’ainsi que dans le cadre de ce combat, le CDS-Rahama a porté des assignationsdevant les tribunaux nationaux et internationaux.
Au plan national, le jugement est attendu pour le 14 janvier 2015 à 8H30, au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey et, au niveau international, à la Cour de Justice de la CEDEAO qui a enrôlé le dossier CDS-Rahama, pour le 19 février 2015 à 10 heures à Abuja, au Nigéria.
Mesdames et Messieurs,
Le concassage des partis politiques a commencé avec le CDS-Rahama, mais il finira incha Allah, avec la force de la loi, avec le CDS-Rahama. En effet, l’article 2 de l’Ordonnance n°2010-85 du 16 décembre 2010 portant statut de l’opposition stipule clairement et je cite :
« On entend par opposition politique, un parti distinct du parti ou groupe de partis politiques constituant le gouvernement ou soutenant l’action gouvernementale.
Elle constitue un élément fondamental de la démocratie pluraliste ». Fin de citation.
Mesdames et Messieurs,
En application de cette Loi et à titre d’illustration, le parti CDS-Rahama est distinct du parti PNDS-Tarayya constituant le gouvernement à travers Mahamadou Issoufou son candidat aux présidentielles, Brigi Rafini, Chef du Gouvernement, militant du parti rose et Bazoum Mohamed, Ministre d’Etat et Président du PNDS- Tarayya.
L’ARDR regroupant des partis politiques dont certains comme le CDS-Rahama, représentés à l’Assemblée Nationale à travers deux groupes parlementaires inscrits à l’Opposition, l’ARDR, dis-je, est bel et bien distincte de la MRN soutenant le Gouvernement.
Par ailleurs, aucun parti ne pouvant appartenir à plus d’un groupement selon l’article 10 du statut de l’opposition et aucun citoyen ne pouvant adhérer à plus d’un parti politique selon l’article 16 de la charte des partis politiques, la conséquence logique, politique et juridique, sous l’empire de ces deux lois est que tous les militants du CDS-Rahama qui ont :soit adhéré à un autre parti,soit accepté de siéger au gouvernement,soit déclaré soutenir l’action gouvernementale,sont en fait démissionnaires du CDS-Rahama, de même que tous les dissidents des autres partis se trouvant dans la même situation.
Devant la persistance des agissements que vous connaissez, nous sommes alors déterminés, et lançons par conséquent un appel pressant à tous, pour défendre les valeurs de la République, de la démocratie, de l’Etat de droit et le respect de la Loi à tout prix.
Mesdames et Messieurs,
Aux yeux du régime en place, les Organisations Politiques et celles de la société civile, commettent le péché d’avoir des opinions contraires à celles du prince qui nous gouverne, le Président Issoufou Mahamadou, triste auteur d’un scénario de lente agonie du peuple nigérien, scénario que nous avons tous le devoir d’endiguer.
Une autre raison qui prépare l’implosion de la cohésion nationale, c’est l’envergure inquiétante que prennent dans notre pays, sous la personnalité personnelle de Mahamadou Issoufou, le clanisme, le sectarisme, la culture de l’intolérance, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le pouvoir personnel, l’enrichissement illicite, la discrimination, la politisation à outrance de l’administration, doublées des multiples privations des libertés individuelles et collectives.
L’interdiction de manifester, maintes fois répétée, le déni d’un droit constitutionnel et l’incarcération injuste d’hommes politiques, de journalistes, d’étudiants, de personnalités de la société civile, ainsi que les tueries de Zinder et de Gaya où de paisibles citoyens ont été lâchement assassinés, à l’occasion de manifestations pacifiques, l’interdiction illégale aux partis politiques de l’accès aux médias publics, sont là pour nous rappeler constamment que la République est en danger.
Par ailleurs, comment passer sous silence la montée vertigineuse de l’injustice sociale et de l’abus du pouvoir d’Etat, toutes choses qui ont conduit à la fragilisation de la crédibilité de certains hommes de droit et Institutions judiciaires, exposant ainsi notre pays à toutes les dérives dictatoriales possibles.
La tentative d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire dénoncé publiquement par le Syndicat Autonome de la Magistrature du Niger illustre bien la gravité de la maladie de la République sous la gouvernance du dictateur en herbe Issoufou Mahamadou.
Comment ne pas évoquer également la forfaiture qui caractérise le régime pervers, corrompu et immoral du Président Issoufou Mahamadou et qui porte un préjudice dangereux à la stabilité politique, sociale et institutionnelle à travers la violation répétée des lois et règlements de la République, des actes de violations de notre loi fondamentale fustigés dans une déclaration publique par l’Association Nationale des Constitutionnalistes Nigériens. A cela, il faut ajouter le verrouillage et l’instrumentalisation des Institutions de la République,la caporalisation des médias d’Etat, le détournement massif des deniers publics et les scandales politico- financiers dont le régime du Président Issoufou Mahamadou est passé maître.
Ce sont là assurément des actes graves de mal gouvernance que le CDS Rahama, fidèle à ses principes fondamentaux de lutte contre toute forme de domination, d’oppression, de discrimination, d’intolérance, de confiscation de la souveraineté du peuple, des valeurs républicaines et démocratiques ne saurait en aucune manière cautionner.
Ce sont là des actes criminels du régime sans foi ni loi, que ses promoteurs ont appelé pompeusement « Renaissance du Niger », associant, pour les besoins de la cause, les professionnels de la voltige politique, les recalés du système démocratique, les fossoyeurs de la démocratie, initiateurs sans état d’âme de toutes les dérives politiques qu’a connues notre pays, les fugitifs de tout acabit à la recherche de refuges et d’impunité, et j’en passe.
Comme je le disais, au nom de l’ARDR, dans mon message du 1er novembre dernier, cette mauvaise gouvernance, ne doit laisser indifférent aucune composante des forces démocratiques et républicaines. Notre pays, le Niger, ne mérite pas ce sort dans lequel l’a délibérément plongé le pouvoir boulimique du Président Issoufou Mahamadou. Il est donc temps, grand temps d’extirper le mal, en disant non à la tentative de confiscation de la souveraineté du Peuple par monsieur Issoufou Mahamadou qui puise sa source d’inspiration dans la violation quasi-permanente des lois et règlements de la République et le banditisme au plus haut sommet de l’État.
Monsieur le Chef de file de l’opposition, Mesdames et Messieurs les Leaders des Partis
Membres de l’ARDR,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des partis politiques frères et amis,
Honorables députés nationaux,
Camarades militantes et militants, sympathisantes
et sympathisants du CDS Rahama,
Mesdames et Messieurs,
L’heure de l’action a donc sonné ! Nous sommes tous interpellés pour faire face à ce péril majeur qui menace notre cher pays, la République, l’Etat de Droit et la Démocratie et la cohésion sociale. Nous avons tous la responsabilité de sauver la démocratie et de faire triompher l’état de droit. Que Dieu bénisse le Niger et son Peuple !