"Nous sommes des staliniens ! Nous sommes des staliniens !", ainsi s'exprimait le porte-parole des partis membres de la MRN, au 6ème congrès du PNDS-Tarayya. Sans se rendre compte de l'anachronisme d'une telle posture idéologique au 21ème siècle, surtout pour un pouvoir démocratiquement élu.
Devant des invités venus du monde entier, certainement médusés et tétanisés par de telles positions politiquement moyenâgeuses. Aurait-il aussi dû ajouter, pour avoir totalement raison, qu'ils sont également des nazis, tant le pouvoir actuel respire tous les caractères d'un régime autoritaire dont la pensée unique et le culte de la personnalité du chef sont les piliers centraux.
Les Nigériens qui ont pendant longtemps et sincèrement lutté pour l'instauration d'un Etat de droit, ne peuvent évidemment pas s'accommoder de cette pensée unique, sur fond de dérive autoritaire.Eux qui croyaient avoir laissé, loin derrière eux, la dictature et l'autocratie, avec une répression sans précédent des libertés fondamentales et des droits de l'homme, se retrouvent du fait du régime des camarades face à un régime déboussolé et incompétent, et qui cache son incapacité à faire face aux multiples problèmes des citoyens nigériens par une allure dictatoriale anachronique.
Musèlement des syndicats, associations, partis politiques de l'opposition, et tous les libres penseurs et démocrates soucieux du devenir du pays sous le slogan manichéiste fallacieux et maladif : " si tu n'es pas avec moi, tu es mon ennemi ". Ennemi en démocratie ? Sûrement non, adversaire ou opposant politique oui, toutes choses consacrées par la loi fondamentale.
La pensée unique et la dérive autoritaire du régime actuel donnent sûrement raison au porteparole de la MRN. Les goulags, fermés depuis la déstalinisation, refont surface au Niger, avec les camarades marxistes de chez nous. Ainsi, les opposants politiques, du seul fait de leur militantisme dans un parti de l'opposition sont harcelés, traqués et jetés en prison, parce que tout simplement ils refusent le fait du prince, parce que ce sont des libres penseurs, parce que tout simplement, ils ont du Niger une vision unie et paisible, juste et libre. Un Niger démocratique avec la garantie pour tous les citoyens de leurs droits constitutionnels. Mais les camarades ne l'entendent pas de cette oreille.
Les locaux de la police judiciaire, le camp Bano, les prisons de Kollo, Niamey et Say sont transformés en goulags où ceux qui n'adhèrent pas à la pensée unique prônée par le Guri system, sont déportés et pris en otage, avec interdiction totale de visite : opposants, membres de la société civile, journalistes, constitutionnalistes et épouses des personnalités politiques.
Nous sommes dans quelle République ? Les scolaires, pour avoir réclamé leurs droits sont considérés comme des terroristes et embastillés dans ces multiples goulags aménagés par ceux qui, effrontément, se réclament staliniens. Le Guri system, empêtré dans ses multiples scandales et son incapacité notoire à relever les défis nationaux, tentent par ce fait de divertir les Nigériens, par de faux putschs et une piètre idée du terrorisme, allant jusqu'à considérer les médias, restés fidèles à leur ligne éditoriale, de comploter contre l'Etat.
Les goulags pour rappel, ont fait 30 millions de morts, sans compter les exilés. Mais le goulag atteint le corps, pas l'esprit et la liberté de conscience. Encore moins la détermination des Nigériens à combattre et à dénoncer les travers de la gouvernance actuelle, comme ils l'ont toujours fait d'ailleurs. Et le mensonge dans lequel le Guri entend diriger notre pays finira toujours par être rattrapé par la vérité.
Koudizé