C'était à travers un arrêté publié le jeudi 13 novembre 2014, que la population de Niamey apprenait avec consternation le limogeage de tous les policiers municipaux de la capitale, pour faute grave, rébellion et atteinte au service public. Pour rappel, les policiers municipaux avaient, lors d'une grève observée le mardi 11 novembre 2014, bloqué l'accès à la mairie.
Une grève légitime pour revendiquer l'amélioration de leur condition de vie et de travail. L'on se souvient qu'à l'époque, qu'ils avaient été copieusement rossés par les agents de la police nationale, à qui les autorités municipales de Niamey avaient fait appel. Depuis leur révocation, ils n'ont cessé de suivre toutes les voies légales pour être réintégrés dans leur fonction. Mais jusqu'à présent, même l'implication de leur centrale syndicale, la CDTN, ne leur a pas permis d'avoir gain de cause.
En attendant leur réintégration ou le recrutement de nouveaux agents de la police municipale, la ville de Niamey, elle, a renoué d'avec son éternel méli-mélo. Embouteillages monstres aux alentours de différents marchés, occupations anarchiques de voies par les revendeurs, stationnement anarchiques des voitures dans les espaces publics. C'est l'image peu reluisante qu'offre aujourd'hui la capitale que les autorités disent vouloir à tout prix moderniser. Un projet que l'absence de la police municipale peut sérieusement handicapé.
A l'époque où il y avait la police municipale, on ne stationnait pas n'importe où et n'importe comment. On prêtait attention avant de garer sa bagnole au risque de se faire verbaliser la police municipale qui veillait au grain. Les contrevenants le savait très bien, car ils redoutaient par-dessus tout le fameux ''sabot''. Un dispositif qui bloque les roues du véhicule obligeant les transgresseurs (ceux qui stationnent au hasard) à payer une amende. Le défaut des agents de la police municipale a permis à toutes les mauvaises pratiques de refaire surface en un temps record. Les automobilistes garent leurs voitures où bon leur semble, les marchands étalent leur articles et autres denrées aux abords de la voie publique.
Le constat est le même aux alentours des grands carrefours. Si on prend l'exemple de la voie pavée du marché Wadata, il est quasiment impossible même à un piéton de se frayer un chemin, tant le désordre est indescriptible. Etalages, kiosques, échoppes occupent allégrement la voie réservée à la circulation et au stationnement des voitures. Les têtes des taxis, des Faba-Faba et des Bassora-Bassora sèment la pagaille et provoquent des accidents à tout bout de champ sans être inquiétés. Dans les temps, la police municipale effectuait des descentes régulières, très souvent inopinées pour mettre de l'ordre à ce tohu-bohu. Aujourd'hui, c'est avec une grande nostalgie que les habitants de la capitale parlent de leur police municipale.
Quoiqu'on puisse lui reprocher, la présence de la police municipale fait régner l'ordre dans notre capitale. Sans elle, le projet Niamey Nyala aura du plomb dans l'aile. Les autorités municipales, le ministère de l'intérieur et les agents de la police municipale doivent se retrouver autour d'une table et discuter pour trouver une solution. La capitale est vraiment orpheline de sa police municipale comme un enfant qui a perdu ses parents.