Au moins trois personnes ont été tuées, plusieurs autres blessées et cinq églises saccagées au cours des violentes manifestations survenues samedi à Niamey, capitale du Niger, pendant lesquelles des jeunes musulmans ont protesté contre la dernière publication du journal français Charli Hebdo qui caricature le prophète musulman Mohamed.
Selon une radio privée Anfani, suite à ces violentes manifestations, deux personnes ont été retrouvées calcinées dans les décombres d'une des églises brulées par les manifestants, et le 3e corps a été retrouvé dans un débit de boisson "Le Logone", également mis à feu.
Samedi matin, des centaines de musulmans en colère ont envahi les grandes artères, à l'appel de certaines organisations de la société civile, au cri de "Allahu Akbr" (Dieu est Grand) ou "A bas Charlie", pour manifester leur mécontentement contre les caricatures du prophète Mohamed.
Au total, cinq églises, des véhicules (dont 2 de la police), des débits de boisson ainsi que plusieurs lieux de distraction ont été saccagés et brulés. Des pneus brulés ont entraîné de longues colonnes de fumée, notamment au centre-ville, aux alentours de la mosquée de grande prière de Niamey, de la principale gare routière Wadata, et de certains principaux carrefours où des affrontements violents ont opposé les manifestants aux forces de sécurité, a constaté un correspondant de l'agence Xinhua.
Plusieurs ulémas ont été interpelés à la police judiciaire, selon des témoins.
Le calme est revenu dans l'après-midi, après un appel des leaders musulmans à l'endroit de la population de s'abstenir de toute violence.
Les rues de la capitale jonchées de débris de briques, de pneus et de tôles calcinés, ressemblent à un véritable champ de bataille.
Toutefois, aucun bilan officiel des violentes manifestations de la capitale n'a toujours pas été donné.
Vendredi, des manifestations anti-Charlie survenues à Zinder ( est) ont fait quatre morts, 45 blessés et d'importants dégâts matériels, a-t-on annoncé de source officielle.