La France a condamné samedi les violentes manifestations anti-Charli Hebdo qui ont fait plusieurs morts au Niger depuis vendredi.
"Une manifestation à Niamey a donné lieu aujourd'hui à des débordements violents, causant des destructions matérielles, y compris des lieux de culte. La France condamne le recours à la violence, aujourd'hui à Niamey, hier à Zinder", a indiqué le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans une déclaration.
La France "tient à exprimer sa solidarité avec les autorités du Niger", a-t-il ajouté.
La dernière publication du journal satirique français Charli Hebdo qui caricature le prophète Mahomet a suscité une explosion de colère qui a viré à une situation quasi-insurrectionnelle au Niger, où 98% de la population est musulmane.
A Niamey, très tôt samedi matin, des centaines de musulmans très remontés ont envahi les grandes artères à l'appel de certaines organisations de la société civile, au cri de "Allahu Akbr" (Dieu est Grand) ou "A bas Charlie", pour manifester leur mécontentement contre les caricatures du prophète Mahomet publiées par la dernière publication de Charlie Hebdo, bravant la décision des autorités interdisant tout rassemblement. Les débordements de violence ont fait 5 morts dans la capitale nigérienne.
A Zinder, la 2e ville du Niger, des manifestations de protestation ont viré vendredi au drame avec 5 personnes tuées et 45 autres blessées dans de violents affrontements entre forces de sécurité et manifestants. Des églises et des bars ont été saccagés, le centre culturel français et le siège régional du PNDS incendiés.