Le président nigérien Mahamadou Issoufou a, tout en justifiant sa participation le dimanche dernier à la marche contre les attentats à Paris, appelé ses compatriotes à la tolérance et au respect mutuel, suite aux violentes manifestations des musulmans vendredi et samedi qui ont fait une dizaine de morts dans le pays parmi lesquels des chrétiens.
Les journées de vendredi et samedi ont été marquées au Niger par de violentes manifestations notamment à Zinder et à Niamey, par des jeunes musulmans pour protester contre la publication des caricatures du prophète Mohamed par le journal français Charlie Hebdo, en s'attaquant, entre autres, aux chrétiens et à leurs biens, au cri de "Allahu Akbr" (Dieu est Grand) ou "A bas Charlie".
Dans un message à la nation samedi soir, Issoufou Mahamadou a déclaré qu'il partage entièrement leur sentiment légitime et "considère que la liberté d'expression ne saurait signifier la liberté d'insulter ce que les autres ont de plus cher, leur foi".
"Tout en étant pour la liberté d'expression, nous réprouvons les caricatures qui insultent la foi des musulmans", a-t-il souligné.
Parlant de sa participation à la marche à Paris suite aux attentats terroristes contre le journal Charlie Hebdo, le président Issoufou a précisé qu'il s'est rendu en France, à l'invitation du président Hollande, "non pas pour soutenir un quelconque journal, mais pour prendre part à une marche pour la République et la lutte contre le terrorisme".
Mais pour le chef de l'Etat, "ce qui s'est passé vendredi à Zinder et samedi à Niamey nous interpelle".
Il a condamné ces agitations et déploré les pertes en vies humaines et le nombre élevé de blessés.
"De quel tort sont coupables les églises et les chrétiens du Niger ; ceux qui pillent des lieux de culte qui les profanent, qui persécutent et tuent leurs compatriotes chrétiens n'ont rien compris à l'islam", a martelé M. Issoufou.
"Où veulent-ils qu'ils s'en aillent nos compatriotes de confession chrétienne, en décidant de détruire leurs domiciles et de s'approprier leurs biens ?".
Le président de la République a lancé un appel au clame à tous, et demandé à ses compatriotes de continuer l'exercice de leur foi dans la tolérance, "c'est-à-dire dans le respect de celle des autres".
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