Le ministre camerounais délégué à la Défense (MINDEF), Edgard Alain Mebe Ngo’o, devrait rencontrer lundi le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou à Bamako, la capitale du pays, en vue de la mise au point d’une force multinationale en riposte à la secte islamiste nigériane Boko Haram, a appris APA de sources introduites.
Envoyé spécial du président Paul Biya, il devrait surtout, indiquent les mêmes sources, avec son interlocuteur, préciser les modalités d'accueil et de dépliement d'un contingent de troupes nigériennes à l'Extrême-Nord du Cameroun à le mouvement djihadiste multiplie les exactions ces dernières semaines.
Le MINDEF, note-t-on, avait déjà effectué le même type de mission au Tchad pendant la semaine qui s'achève couronnée quelque temps après par l'envoi effectif de soldats et équipements de ce pays voisin au front de la lutte contre Boko Haram.
Cette série de contacts intervient au lendemain de l'annonce, par la Russie, d'une forte dotation en matériels sophistiqué à l'armée camerounaise avant la fin de l'année en cours dans cette croisade contre le mouvement djihadiste dont l'audace des incursions répétées en territoire camerounais, depuis le Nigeria, font de nombreuses morts civiles, militaires et du côté des assaillants.
Répondant début janvier aux vœux de nouvel an du corps diplomatique, Paul Biya avait insisté sur le caractère global de la menace Boko Haram.
Selon lui, ceux qui ont tenté d'asservir le Mali, ceux qui s'en prennent périodiquement à son paus, ceux qui probablement ont influencé certaines factions en Centrafrique et ceux qui ont créé le chaos en Somalie poursuivent les mêmes objectifs : établir leur pouvoir sur la bande sahélienne, de l'Atlantique à l'océan Indien et y installer leur régime obscurantiste impitoyable.
Pour le chef de l'Etat camerounais, cette menace globale nécessite une riposte tout aussi globale de la communauté internationale.
Il faut que l'on sache que la distance qui peut séparer un pays des zones de combat n'est pas une assurance tous risques, estime-t-il, persistant «à croire que la menace que représentent les djihadistes, Boko Haram et autres Shebabs, ne pourra être levée que par une mobilisation au niveau international».
FCEB/of/APA