Le gouvernement du Niger a annoncé un deuil national de trois jours à compter de lundi en mémoire des dix personnes mortes durant les émeutes contre la caricature de Mahomet publiée la semaine dernière par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo.
"Un deuil national de trois jours est décrété à compter de lundi, en mémoire (des) dix personnes tuées lors des manifestations les 16 et 17 janvier", a indiqué le gouvernement dans un communiqué diffusé sur la radio publique.
"Les drapeaux seront mis en berne" sur tout le territoire, a-t-il précisé.
Les émeutes anti-Charlie vendredi à Zinder (sud) et samedi à Niamey ont fait 10 morts et 173 blessés, selon des chiffres officiels.
Les émeutiers ont pillé et incendié 45 églises dans la capitale, et détruits cinq hôtels, 36 débits de boisson, un orphelinat et une école chrétienne, selon la police nationale.
A Zinder, le Centre culturel franco-nigérien et au moins trois églises ont été incendiées. Plus de 300 chrétiens de la deuxième ville du pays étaient réfugiés dimanche soir dans des casernes afin de bénéficier d'une protection militaire.
"Ceux qui pillent ces lieux de culte, qui les profanent, qui persécutent et tuent leurs compatriotes chrétiens ou les étrangers qui vivent sur le sol de notre pays n'ont rien compris à l'islam", a déclaré le président Mahamadou Issoufou samedi dans un discours télévisé.
"Savent-ils qu'en se comportant de la sorte, ils incitent les populations des pays où les musulmans sont minoritaires à profaner et à détruire les mosquées ?", s'est-il interrogé, se demandant "de quel tort sont coupables les églises et les chrétiens du Niger ?".
Une enquête est désormais ouverte sur les violences, a annoncé le président nigérien, en lançant "un appel au calme". Il a cependant promis que les responsables seront "identifiés et châtiés conformément à la loi",