Les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, et les SMS, ont été suspendus plusieurs heures jeudi par crainte de nouveaux appels à manifester vendredi, après les émeutes qui ont secoué le Niger la semaine dernière, a-t-on appris de source sécuritaire.
"La mesure a été prise pour contrecarrer des appels à manifester pour la journée de vendredi, comme cela a été le cas la semaine passée", a expliqué à l’AFP une source sécuritaire.
"Nous avons constaté que les réseaux sociaux et les messageries ont été suspendus", a dénoncé Abas Abdoul-Aziz, le président de l’Association des consommateurs des nouvelles technologies et de la communication (ACNTC) sur une télévision privée.
Le blocus a duré quelques heures. Les services ont été rétablis en début d’après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Tout a été rétabli au bout de quelques heures", a confirmé la télévision privée Labari.
D’après une source humanitaire, des appels à manifester vendredi, pour libérer les nombreuses personnes détenues depuis les émeutes de la semaine passée, ont été distribués sur des bouts de papier jeudi à Zinder, la deuxième ville du pays, faute de sms.
"Il faut s’inquiéter pour toutes nos autres libertés qui assurément seront confisquées", a déploré Boubacar Diallo, ancien président de la Maison de la presse à Niamey.
"Les bêtises commises contre les médias et les journalistes la semaine dernière sont déjà assez lourdes de conséquences pour l’image du Niger", a-t-il estimé.
Mardi soir, une dizaine de radios et télévisions privées ont simultanément suspendu leurs émissions durant cinq minutes, pour protester contre "les violences policières" sur des journalistes qui couvraient samedi les deux manifestations dans la capitale.
Deux télévisions privées ont été "ciblées par des tirs de bombes lacrymogènes" et une autre a "suspendu" ses programmes pendant "une quinzaine de minutes" sous "la contrainte de policiers", a-t-il dit.
Les médias privés ont décidé ont de "porter plainte contre X".
Au total, dix personnes sont mortes au Niger dans des manifestations contre la publication d’une caricature de Mahomet en Une de l’hebdomadaire français, qui ont dégénéré en émeutes anti-chrétiennes vendredi à Zinder et samedi à Niamey.
Craignant une nouvelle flambée de violence, les autorités ont interdit une marche de l’opposition prévue de longue date, qui devait se tenir dimanche à Niamey. L’opposition ayant bravé cette décision, 90 manifestants ont été arrêtés, selon les autorités.