Après les débordements que le Niger a connus, protestant contre une caricature du prophète Mohamed au sein du journal satirique français "Charlie Hebdo", les autorités craignant à nouveau des actes de violences contre les chrétiens du pays, ont décidé jeudi de couper les réseaux sociaux avant de se raviser.
Les Nigériens ont été privés de Facebook, Twitter ou encore de communiquer par sms jeudi. Et pour cause, les autorités du pays craignant que le pays ne bascule à nouveau dans des violences à l’encontre des chrétiens avaient pris la décision de suspendre tous les moyens de communication, estimant que « c’est par les sms que les appels à la haine anti-chrétiens et les appels aux manifestations violentes ont été relayés », précise le ministère de l’Intérieur. Une mesure qui n’a duré que quelques heures, car elle a été suspendue jeudi après midi.
Volte face des autorités
Une décision qui n’a en effet pas fait long feu car sans aucunes explications du moins publique, les autorités ont ordonné la réouverture des vannes aux réseaux sociaux. Une réouverture qui réjouit les habitants de Niamey, pour lesquels cette mesure portait avant tout atteinte à leur liberté d’expression. Pour le journaliste et ancien président de la Maison de la presse de Niamey Boubacar Diallo, joint par RFI, la censure des moyens de communications au Niger n’est pas la solution pour mettre fin aux violences, soulignant que « ces méthodes de censures musclées ne feront qu’empirer les choses, la tension est déjà assez vive au Niger et ça risque de dégénérer si on n’y prend pas garde ».
Les manifestations contre le journal satirique français Charlie Hebdo à Zinder vendredi dernier, et à Niamey samedi, ont fait 10 morts et 173 blessés. Par ailleurs, plusieurs églises de la capitale ont été l’objet de pillages et d’incendies. A l’issue de ces violences, trois jours de deuil national ont été décrétés par le gouvernement, tandis que des chrétiens de la ville de Zinder ont été placés sous protection militaire.