Le plus grand parti politique de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN, opposition) est dans la tourmente. Des sources proches du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-Nassara) nous apprennent qu’un conflit ouvert divise le sommet du parti.
D’un côté, Tandja Mamadou qui veut toujours garder la main mise sur le parti et de l’autre Seyni Oumarou qui n’entend plus jouer à la marionnette. Tout serait parti des velléités du PNDS-Tarayya à faire alliance avec le MNSD pour mettre le parti de Hama Amadou, MODEN Lumana à l’opposition. Depuis l’accord de Tandja à cette idée, rien ne va plus au sein de l’ancien parti au pouvoir. Dimanche dernier, une rencontre se serait tenue pour tenter de concilier les positions. Mais rien n’y fit. D’une part, Tandja Mamadou ne veut pas entendre parler d’une nouvelle alliance avec le parti de Hama Amadou et d’autre part Seyni Oumarou et beaucoup d’autres ne se voient pas rallier le pouvoir en tant que principal parti d’opposition.
Tandja bénéficierait de quelques soutiens au sein de son parti mais rien à comparer avec le nombre de personnalités politiques qui partagent la vision de Seyni. Pour le moment, selon nos informations, la plupart des députés du parti ne sont pas d’accord avec le vieux. Ils estiment qu’en mettant le président Issoufou en cohabitation, le pouvoir leur reviendrait de droit. Mais qu’en abandonnant leur statut d’opposition politique, ils seront perçus par l’opinion comme des opportunistes sans vergogne. Mais à Tandja on aurait fait croire le désir de Hama Amadou de le voir faire objet de poursuites judiciaires.
Toutes choses difficiles à imaginer de l’actuel président de l’Assemblée nationale qui, malgré, toutes les épreuves qu’il a subies par les soins de Tandja et ses proches n’a jamais rien dévoilé de compromettant sur son ancien patron. Pourtant, Dieu sait que Hama connaît des choses. Et s’il partage la responsabilité de ces choses en tant que Premier ministre de Tandja de 2000 à 2007 ce n’est pas le cas de tout ce qui a pu se passer entre la primature et la présidence de la République de 2007 à 2010.
Or, même pendant cette période, Hama a gardé des gens qui, sans doute lui donnaient des informations importantes sur la gestion du pays. Alors, si aucun esprit revanchard ne lui a permis de divulguer des choses compromettantes sur Tandja ne serait-ce qu’à travers la presse, il est difficile de croire qu’il peut en vouloir au vieux au point de chercher à le voir derrière les barreaux. A l’allure où vont les choses, si le président Tandja ne se résout pas à favoriser une entente avec les responsables de son parti, on risquerait d’assister à une autre division du MNSD Nassara par le départ de gros pontes. Déjà, la création du MODEN Lumana africa par des militants et pas des moindres du MNSD a fragilisé ce parti au point de lui faire perdre sa place de première formation politique au profit du PNDS-Tarayya.
On aurait dit que le parti rose n’est pas satisfait du 1er éclatement de son rival de toujours et tente de l’aider à subir un autre éclatement qui risque de lui être fatal au profit du PNDS et du Lumana. Tandja veut garder la mainmise sur le parti tandis que les dirigeants du MNSD veulent s’émanciper et voler de leurs propres ailes en assumant la totale responsabilité de leur choix politique. Pour ce faire, ils vont devoir mettre le vieux en minorité et lui démontrer une bonne fois pour toutes qu’il a fait son temps, que c’est bien terminé et que d’autres doivent faire aussi leur temps. Voilà qui est simple mais bien difficile en politique !
