L’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République s’est réunie ce jour lundi 26 janvier 2015, afin d’examiner la situation sociopolitique qui prévaut dans notre pays, suite aux évènements de protestation populaire survenus les 16 et 17janvier derniers dans la plupart des régions du Niger et la marche pacifique programmée par l’opposition le 18 janvier à Niamey.
En effet, notre pays, le Niger, a connu à ces dates des évènements d’une rare violence, nés des inconséquences du régime de Issoufou Mahamadou en matière de dialogue social et politique et de déficit d’écoute des aspirations du peuple souverain, résultant de l’immense fracture sociale qui caractérise les rapports entre le pouvoir en place et le corps social nigérien. En témoigne la maladresse monumentale avec laquelle le Ministre de l’Intérieur, Massoudou Hassoumi a déclaré avoir interdit le prêche que s’apprêtait à organiser certains Ulémas de Niamey, le samedi 17 janvier, sur le Prophète Mohamed, Paix et Salut sur lui.
La tragédie survenue lors des évènements des 16 et 17 janvier 2015a fait plusieurs blessés et occasionné des pertes en vies humaines, dont certaines par balles réelles, et pour lesquelles le gouvernement affirme sadiquement en assumer l’entière responsabilité. Par ailleurs, ils se sont soldés par des pertes en biens matériels, ainsi que la profanation, voire la destruction, de nombreux lieux de cultes chrétiens.
De mémoire de Nigérien, jamais l’harmonie sociale entre les différentes communautés religieuses nationales n’a été soumise à une aussi rude épreuve. Ces communautés religieuses ont toujours vécu en parfaite harmonie et en parfaite symbiose. Notre pays n’a jamais été auparavant le théâtre de pareils évènements, que la gouvernance satanique de Issoufou Mahamadou, alias Charlie, a engendrés. Cette situation vient corroborer l’opinion selon laquelle Issoufou Mahamadou traîne la poisse, depuis son accession aux commandes de l’État, à telle enseigne que les drames sociaux et les hécatombes ne se comptent plus.
La responsabilité des évènements des 16 et 17 janvier incombe au seul Président Issoufou Mahamadou qui a pris part à la marche de soutien au journal Charlie Hebdo le dimanche 11 janvier à Paris et qui a déclaré sur des médias internationaux, je cite, « nous sommes tous Charlie, c’est pour cela d’ailleurs, pour le témoigner, que je suis présent aujourd’hui à Paris, avec une délégation au sein de laquelle j’ai fait venir avec moi les chefs religieux du Niger, d’abord l’archevêque de Niamey et le Président de l’Association Islamique du Niger »…fin de citation. Pourtant, des sonnettes d’alarmes étaient tirées çà et là, et pas seulement par la classe politique et la société civile.
C’est ainsi que, dans une déclaration publique datant d’avril 2014, les évêques catholiques du Niger ont constaté que le climat démocratique se détériore de jour en jour et se sont aussi inquiétés « devant ceux qui utilisent leur mandat politique comme un temps propice pour régler des comptes personnels tout en interprétant à leur guise et en leur faveur les textes qui régissent le vivre ensemble démocratique ».
De leur côté, des associations islamiques se sont insurgées, dans une déclaration d’octobre 2014, contre la persécution dont font l’objet leurs dirigeants, à travers des harcèlements, des intimidations, des gardes à vue à la police judiciaire et à la police anti-terroriste et enfin d’accusation d’appartenance à une organisation terroriste.
Mais le Président Issoufou Mahamadou et son clan n’en ont cure, car ils croient avoir mis au pas cadencé, et sous la bannière de la pensée unique, l’ensemble des composantes du corps social nigérien.
Le harcèlement concerne également les professionnels des médias privés comme l’atteste la violence avec laquelle ils ont été réprimés pour avoir commis le seul péché d’assurer la couverture médiatique des manifestations des 16, 17 et 18 janvier 2015. Issoufou Mahamadou n’en est pas à une contradiction près. Il s’efforce d’arborer un manteau de « Charlie » avec la prétention de respecter la liberté de presse, au-dessus de ses oripeaux de dictateur accompli, premier responsable des actes de violence à l’endroit de la presse privée à l’occasion de la couverture de la manifestation de l’opposition du 18 janvier dernier. Du reste, dans un communiqué publié le 21 janvier 2015, Reporters Sans Frontières a estimé que la liberté de la presse est menacée au Niger.
Mais au lieu de reconnaître ses fautes et son incompétence, le régime s’enfonce dans ses contradictions, sous les sirènes élogieuses de l’Alliance soit disant pour la Renaissance du Niger, et continue à pratiquer la politique de l’autruche. Pire, dans un désarroi piteusement lamentable, le régime préfère détourner le débat et proférer des accusations graves et sans fondement à l’endroit de l’opposition politique en faisant insidieusement le lien entre la marche pacifique de l’ARDR et les évènements des 16 et 17 janvier 2015 dont il lui attribue cyniquement la responsabilité. Dans leur envolée lyrique, les thuriféraires du régime, Bazoum Mohamed en tête, ce charlot de toutes les circonstances, se croient obligés d’inventer des contre-vérités en vue de ternir l’image des hommes politiques de l’opposition et faire plaisir à leur« Charlie » de Président.
En effet, des harcèlements multiples et incessants sont dirigés contre les leaders des partis politiques de l’opposition et des accusations gratuites sont portées contre certains d’entre eux, en particulier les Présidents Hama Amadou, Mahamane Ousmane et Seini Oumarou.
Il faudra bien s’en convaincre, toutes ces manœuvres d’incarcérations arbitraires, ces tentatives permanentes d’intimidation, cette opération de démolition de l’opposition institutionnelle, l’entretien d’un climat politique délétère, ne visent – et nous ne cessons de le répéter - qu’à préparer un passage en force pour les élections générales de 2015 et 2016. Pour y parvenir, le régime, à travers le Ministre de l’Intérieur, a recours à des mercenaires politiques, Abdou Labo pour le CDS Rahama, Albadé Abouba pour le MNSD-Nassara et bientôt Ladan Tchiana pour le MODEN-FA/Lumana-Africa, auxquels Massoudou Hassoumi, bras armé de Issoufou Mahamadou, délivre de manière effrontée, des permis de gérance des partis dont ils sont exclus, ignorant sans vergogne les décisions de justice.
C’est dans ce même ordre d’idées que le Président de l’ARDR, Monsieur Mahamane Ousmane fait l’objet d’attaques ciblées de la part du charlot de service, le sieur Bazoum Mohamed. Affirmer insidieusement, comme le fait Bazoum Mohamed, que le complexe immobilier acquis par le Président Mahamane Ousmane à Zinder est affecté à des activités contraires à la morale est une invention grossière visant tout simplement à ternir l’image d’un leader gênant. Ledit complexe, fermé d’ailleurs depuis plusieurs mois, et personne ne l’ignore à Zinder, est destinée à d’autres fins.
Comment s’étonner du comportement de Bazoum Mohamed, propulsé à la tête du PNDS par Issoufou Mahamadou, malgré sa très faible assise électorale, quand on sait qu’il cherche par tous les moyens à se créer un impossible fief dans la région de Zinder à travers de basses besognes et des intrigues de tous genres.
Comment peut-il en être autrement quand on sait que cet habitué de la grande magouille au sommet de l’État, s’est reconverti en vendeur de prisonnier politique, inaugurant cette profession et de façon ingrate avec le fils même de celui qui, hier, lui assurait une manne électorale sur fond ethnocentrique.
Comment peut-il en être autrement quand on sait que le sieur Bazoum, du haut de sa fonction, s’est spécialisé dans la fourniture de passeports à des citoyens non nigériens et dans le démarchage intéressé pour la libération d’otages pris par des terroristes, contre rançon.
C’est un tel personnage, aventurier de son état, auteur de sorties médiatiques malencontreuses et va-t-en-guerre, portant atteinte à la sécurité des populations de notre pays, un personnage réputé pour son népotisme notoire illustré par la promotion de ses parents et beaux-parents, décrié d’ailleurs par les militants de sa propre formation politique, c’est donc un tel personnage qui a été choisi par Issoufou Mahamadou pour diriger le PNDS Tareyya, un personnage controversé dont la promotion est assurément un signe prémonitoire de la déchéance du parti rose.
Contrairement aux comportements indignes et irresponsables du Charlie-président, Issoufou Mahamadou, et de ses Charlots-valets, l’ARDD reste profondément respectueuse du pacte politique relatif à sa création, son organisation et son fonctionnement et réaffirme:
• Son profond attachement aux valeurs démocratiques et républicaines ;
• Sa résolution à œuvrer pour la consolidation de l’état de droit et de la démocratie au Niger et pour la promotion du développement économique, social et culturel, la bonne gouvernance et l’amélioration des conditions de vie de ses populations ;
• Son engagement à œuvrer pour l’unité nationale, la paix, la quiétude sociale et la sécurité.
L’ARDR se félicite de la libération par la justice nigérienne d’une partie de ses militants injustement incarcérés.
L’ARDR apporte son soutien aux magistrats jaloux de leur indépendance dans un contexte de tentative d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire.
L’ARDR exige du gouvernement la libération immédiate et sans conditions de ses autres militants injustement incarcérés sur l’ensemble du territoire national.
L’ARDR exhorte ses militants et sympathisant à une mobilisation de tous les instants en vue de faire échec aux visées dictatoriales de Issoufou Mahamadou et de son clan.
Que Dieu bénisse le Niger et son peuple.
Fait à Niamey le 26janvier 2015
Le Conseil des Leader de l’ARDR