Abonné au ''noir'', Djingarey Maïga est sur le point de boucler le tournage de son énième film : « les cerveaux noirs ». Il s'agira d'un long métrage en couleur d'une durée d'environ une heure trente minutes.
C'est au moment où cinéastes, critiques de cinéma et cinéphiles d'Afrique et de la diaspora s'apprêtent à prendre d'assaut les salles obscures de Ouagadougou, la capitale du cinéma africain, que Djingarey Maïga boucle le tournage du film « Les cerveaux noirs ». La préparation et le tournage de ce long métrage de fiction ont pris trois à six mois.
Selon Djingarey Maïga, le tournage du film a coûté presque 10 millions de francs CFA : « j'ai eu une contribution de cinq (5) millions du Président de la République Issoufou Mahamadou et un appui de l'ORTN auxquels il faut ajouter une caméra offerte par Medias Service Audiovisuel (MSA) de Harouna Kaina de Niamey et mes propres économies ».
Mais, comme d'habitude avec les réalisateurs ''nègres'', c'est maintenant que Djingarey Maïga va faire face au plus dur : « je cherche de l'argent pour faire le montage, le mixage et l'étalonnage du film après le pré montage à Niamey car nos monteurs ne sont pas des monteurs de films de fiction. J'en suis là parce que la plupart des Institutions et sociétés d'Etat n'ont pas tenu leurs promesses d'aide ».
Pourquoi ne pas s'adresser, pour ce faire, aux différents fonds d'aide aux cinémas du Sud qui pullulent au Nord de l'hémisphère ? « Ces fonds ne bénéficient qu'à un cercle fermé », assure notre réalisateur avec une fureur noire.
Voyons à présent le synopsis des « Cerveaux noirs ». Selon Djingarey Maïga, « il s'agit d'une histoire inspirée d'un fait réel survenu sous le régime du Général Seyni Kountché ». Une histoire d'amour et de haine, de pouvoir et de trahison. En effet, cette histoire est celle de deux jeunes garçons qui grandissent dans une même famille ; l'un des deux est fils adoptif. Arrivés à l'âge de la conscription, ils s'engagent dans l'armée ; le fils adoptif monte vite au grade de Commandant tandis que celui de la famille reste Lieutenant. Jusque là, rien que de banal. Mais, le Commandant aime la sœur du Lieutenant et, de déboires en intrigues, le Commandant dénonce son second aux autorités, l'accusant de vouloir fomenter un coup d'Etat !...
Comme on le voit, l'histoire est savoureuse. Vivement que sorte le film joué par Ado Saleh dans le rôle du Commandant Guezebo, Balkissa Maiga, l'actrice principale dans le rôle de la sœur Hadiza et Beidari Yacouba, l'acteur principal dans celui du Lieutenant Zeini. « Je tiens à remercier ces acteurs qui ont joué sans un vrai cachet, presque en bénévoles », affirme Djingarey Maïga.
Mais alors, Djingarey Maïga ira-t-il ou non à Ouaga ? « Je voulais y aller avec mon film ''Au plus loin dans le noir'', un long métrage de 2 heures sorti en octobre 2013 ; hélas, il n'est pas retenu pour le FESPACO 2015. Je ne connais pas les raisons alors qu'on me l'avait demandé et que j'avais envoyé toute la documentation y afférente ».
Une chose est sûre, c'est que, avec Djingarey Maïga, la série noire est de retour, au propre comme au figuré.