Vingt trois Togolais vivant au Niger ont regagné mardi le bercail fuyant les heurts survenus dans le pays après la dernière caricature réalisée par le journal satirique français Charlie Hebdo, représentant le prophète Mahomet disant : « Tout est pardonné ».
A la suite de cette caricature, plusieurs pays à dominance musulmans ont protesté, parfois violemment contre ce dessin. Au Niger, des manifestants s’en sont pris aux églises et débits de boisson installés à Niamey et Zinder, la deuxième ville du pays. Une Togolaise a perdu la vie lors de ces manifestations, a-t-on appris de sources concordantes.
Après ces événements tragiques, certains ressortissants togolais vivant au Niger ont décidé de rejoindre leur pays. C’est le cas de ces 23 personnes arrivées ce mardi à Lomé. Elles ont été accueillies par la ministre Dédé Ahouéfa Ekué de l’Action Sociale et l’ambassadeur du Niger au Togo, Sidibé Fadjimata. L’ambassadeur a profité de l’occasion pour présenter les excuses de l’Etat nigérien et du peuple du Niger aux victimes et au peuple togolais.
« Tous les musulmans, les oulémas, les imans des mosquées sont sortis pour condamner ces événements. Au Niger, nous sommes contre ces événements. On demande pardon au peuple togolais pour ce qui s’est passé. Au Niger, le Président de la République a promis qu’ils vont retrouver les gens qui ont commis ces actes », a-t-elle indiqué. Une position partagée par la ministre Dédé Ahouefa Ekué qui a exhorté les Togolais à privilégier le pardon et l’entente entre les religions. « Nous sommes convaincus que ces événements vont nous rappeler à nous tous la nécessité de continuer à consolider la paix sociale dans notre pays. Nous devons nous assurer que chaque religion soit respectée et que la paix inter religieuse soit maintenue », a-t-elle martelé.
Les 23 Togolais rapatriés, qui viennent tous de la ville de Zinder, ont bénéficié de vivres et d’enveloppes d’argent pour leur réinsertion dans le tissu social togolais
