Le gouvernement du Niger va remettre en état les dizaines d'églises détruites et incendiées durant les émeutes anti charlie hebdo survenues, mi-janvier, à Niamey et Zinder (sud), la deuxième ville du pays, a-t-on appris, hier, de sources gouvernementales.
"La priorité, ce sont les lieux de culte. Tout ce qui est lieux de culte, le gouvernement va aider à les réhabiliter dans les plus brefs délais", a déclaré une des sources gouvernementales.
"L'état des lieux de culte est quasiment terminé. On va très bientôt passer à la phase de réhabilitation", a souligné cette source, qui n'a précisé ni le nombre d'églises concernées ni le montant de l'opération pour l'Etat nigérien.
Une autre source gouvernementale, qui a également requis l'anonymat, a confirmé l'information. Les biens privés détruits - bars, hôtels, édifices ou commerces – sont, par ailleurs, "en train d'être répertoriés", a dit cette source, sans pour autant évoquer de dédommagements pour les victimes. Vendredi, l'Alliance des missions des églises évangéliques du Niger (Ameen) avait demandé au gouvernement nigérien de "tout mettre en œuvre" pour "le dédommagement rapide de toutes les victimes", tout en appelant les chrétiens au "pardon".
Des manifestations contre une caricature du Prophète Mahomet en Une de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo avaient dégénéré les 16 et 17 janvier en émeutes antichrétiens à Niamey et Zinder. Les relations interconfessionnelles étaient, jusque-là, plutôt bonnes dans le pays, dont 98 % de la population est musulmane. Le président Mahamadou Issoufou, dans un discours à la nation, avait fustigé les auteurs de ces actes, "qui n'ont rien compris à l'Islam".
10 personnes sont mortes et près de 220 autres ont été blessées durant les émeutes, qui ont fait d'importants dégâts matériels. Officiellement, 45 églises ont été brûlées ainsi que 36 débits de boisson, un orphelinat et une école chrétienne dans la capitale. A Zinder, le Centre culturel franco-nigérien et la totalité des églises (sauf une) ont été incendiés. Les commerçants et les propriétaires de bars et hôtels vandalisés avaient également demandé réparation dans un communiqué.