Il est vrai que la participation du président de la république Issoufou Mahamadou à la marche républicaine pour la liberté de Paris en début du mois a été l’objet de diverses interprétations, les unes plus légitimes que les autres, mais il n’y avait pas là à notre sens, matière à embraser tout le pays.
C’était du reste l’attitude des manifestants d’Agadez, Zinder et Niamey, qui ont pendant toute la journée du samedi 17 janvier 2015 brulé ou incendié bars et Eglises, sans oublier des écoles ou orphelinats de la place au prétexte qu’elles sont financés par des intérêts catholiques et ou occidentaux. Quelle qu’en soit la raison, dans un Etat de droit comme le nôtre et aussi dans une démocratie qui intègre les valeurs de laïcité et de la liberté du culte, l’on ne doit pas s’en prendre aux symboles et autres lieux de culte des autres. La liberté du culte participe du principe général de la liberté des croyances. Et d’ailleurs même ceux qui ne croient en aucune religion sont tolérés en démocratie. Les manifestants du 16,17 et 18 janvier 2015 n’ont par conséquent aucune raison objective de se ruer dans les brancards. La paix sociale et la quiétude en général ont un coût, un prix auquel chacun doit apporter de sa pièce.
C’est aussi en cela que nous devons déplorer l’attitude de l’opposition politique qui n’a pratiquement pas attendu ou décalé son meeting du 18 janvier passé en mémoire des victimes citoyens qui ont perdu leur vie çà et là. S’il faut souhaiter ou espérer un changement de majorité, dans notre entendement, il doit provenir d’un processus démocratique ordinaire c'est-à-dire d’une alternance de type normale. Par conséquent, une opposition politique digne de ce nom ne doit pas « profiter » d’évènements sociaux de cette nature pour vouloir récupérer le pouvoir.
Mais là n’est pas tout ! Du côté de l’exécutif aussi, les hommes qui l’animent n’ont pas été à la hauteur de la situation. Comment comprendre en effet qu’un ministre de la République se livre à des injures contre des citoyens qui manifestent leur mécontentement. En fait, ce n’est pas de leur gré que les évènements sont intervenus. Ainsi que l’on a pu le constater, la fameuse » histoire de « Charlie Hebdo » a défrayé la chronique un peu partout dans le monde musulman et même au delà. Partout, les troubles ont éclaté au Moyen-Orient, en Europe et même en Amérique Latine. Seul le pays de l’Oncle Sam (Etats-Unis d’Amérique) a pu résister à la crise. Le président Obama s’en moquera à juste titre : « Ici aux Etats-Unis, ce genre de choses ne sont pas possibles puisque nous avons réussi l’intégration des hommes aux valeurs et fondements de la liberté, chacun pratique librement la religion qu’il veut, mais l’essentiel est préservé… ».
C’est dire que nous invitons nos acteurs politiques à plus de vigilance, plus de RESPONSABILITÉ et de compréhension mutuelle. Ce faisant, que ce soit une affaire du genre « Charlie Hebdo » ou tout autre, nous serions en mesure de le surmonter puisque nous ne sommes pas moins dotés que les autres peuples du monde.
Nous lançons donc un vibrant appel à toute notre classe politique dans ce sens.
