La publication du Tome 1 du livre blanc de l’opposition ARDR a surpris plus d’un republicain notamment lorsque cette opposition venait a disqualifier purement et simplement la Cour Constitutionnelle de son role de juge constitutionnel et electoral.
En suivant hier l’un des doyens des magistrats du Niger, l’ancien procureur de la Republique et ancien ministre de la justice, M. Soly Abdrahamane connu pour sa rigueur dans l’appreciation de la chose juridique, on se rend compte a l’evidence que notre opposition etait tres mal inspiree. M. Soly a meme mis en evidence la poursuite a laquelle cette opposition s’est exposee par rapport au principe de l’autorite de la chose jugee. En substance M. Soly a explique clairement le danger de la tentative de demolition des institutions de la Republique par l’ARDR. Ces institutions sont les piliers de l’Etat, selon cet eminent magistrat.
En effet, le moins qu’on puisse dire, dans son premier livre blanc, l’opposition a confondu la presidente de la Cour constitutionnelle a la Cour elle-meme. Et je pense que l’opposition a glisse parce que en son sein certains juristes notamment ont decide de faire un melange de genre entre leur science et la politique. Avec le recul,on peut aisement rappeler quelques erreurs strategiques de l’ARDR:
1) un juriste de l’ARDR ne s’est pas gene d’avouer a l’opinion que la fuite de l’ex president de l’Assemblee nationale etait leur initiative ! Comment un juriste peut-il conseiller a quelqu’un de se derober de la justice de son pays si tant est qu’il a un peu d’egard pour l’etat de droit ?
2) l’opposition a refuse de battre le pave, se contentant simplement des declarations qui ont abouties un a memorandum dont le contenu en dit long sur la debacle actuelle.
3) l’opposition a fait montre de manque de fairplay lorsqu’elle perd en justice et a ce point le comble c’est justement par rapport aux arrets de la Cour constitutionnelle et l’affaire Hama Amadou. Il faut savoir etre un bon perdant en democratie. Avant hier seulement lorsque le juge s’est declare incompetent dans l’affaire des bebes importes, cette opposition se delectait de l’independance de la justice malgre le jet de discredit dont elle l’auteur a l’encontre de cette meme justice.
4) le recours a la violence inedit dans l’histoire de notre pays meme s’il faut se garder de faire des affirmations peremptoires, on peut dire que l’ARDR a prete le flanc a ces accusations et c’est une erreur strategique grave dans leur combat pour la restauration de la democratie.
5) dans »le concassage » des partis politiques de l’opposition, celle-ci avait decidee de ne rien faire pour recoller ses morceaux. En effet, au lieu d’initier le dialogue a l’interne comme solution entre autres a leur crise de leadership, les leaders de l’opposition ont pris de liberte a chanter comme des perroquets que tout leur malheur venait du PR.
Je pense que meme s’il est prouve que la presidente de la Cour constitutionnelle a des »dejeuners quasi quotidiens » avec le president de la Republique , il n’est pas prudent de la part de l’ARDR de mettre entre parentheses la Cour constitutionelle. M. Soly (une voix autorisee) dit qu’elle n’a meme pas ce droit. On le voit, de proche en proche, l’opposition politique nigeriene est en pase de demissionner de son role traditionnel. Un conseil? Je dirais evitons de jeter le bebe avec l’eau du bain.
Ne confondons pas le combat contre le gurisysteme et les institutions de la Republique qui restent et demeurent alors que les hommes politiques sont appeles a l’euphemerite. La democratie comme la religion a ausi ses dogmes. Il y a des choses a ne pas faire. On ne touche pas a la Cour constitutionnele. Vivement, pour parler comme Soly Abdrahamane, que »le devoir d’ingratitude » soit une realite dans la pratique…. du juge constitutionnel nigerien !