Le site maraicher du groupement ''Yobi'' est implanté à l'entrée est de la ville de Birni N'Gaouré sur le bas côté gauche de la RN1. D'une superficie de 2,5 ha, ce site a été créé en 1996 sur financement du projet Dallol Bosso. Il est aujourd'hui mis en valeur exclusivement par des femmes, au nombre de 63.
Selon l'animateur du site M. Abdou Kalam, les productrices sont au stade de la confection des planches parce que les terrains ne sont pas exploités pendant la période des pluies. Le site maraîcher du groupement Yobi a bénéficié en 2008 d'un stand d'irrigation goutte à goutte à haute pression financé par Africa Fondation Développement (AFD). Cet appareil qui est le fruit de la révolution technologique dans le domaine de l'irrigation comporte quatre kits de fertilisant. C'est dire que les semences sont arrosées aussi de l'engrais au même moment qu'elles sont alimentées.
Le groupement ''Yobi'' dispose aussi d'une boutique d'intrant à partir de laquelle les exploitantes viennent se procurer des matériels de travail. Les semences sont subventionnées par l'Etat. Qatar Charity appuie le groupement en semences potagères. C'est dire que les femmes ont l'accès gratuit à ces semences. Ces dernières sont préparées dans une pépinière et suivies régulièrement par l'animateur. L'appui conseil est assuré par l'ICRISAT.
Par ailleurs, un stand de commercialisation a été construit dans l'enceinte du périmètre pour éviter aux productrices de circuler à longueur de journée dans la ville pour écouler leurs produits. Au stand de commercialisation, les prix sont uniformes pour éviter toute spéculation. En outre, les femmes du groupement yobi s'acquittent convenablement de la cotisation annuelle qui est de 2500F par exploitante.
Deux membres du groupement Yobi témoignent...
Pour Gambi Sékou, membre du groupement yobi, la pratique de culture de contre saison est une activité génératrice de revenus. « Je fais le maraichage depuis l'installation de ce site en 1996. Je cultive de la salade ; des carottes ; du melon ; du maïs et le souchet. Mais c'est surtout le melon qui rapporte l'essentiel de nos revenus. Par compagne, le melon peut rapporter à une productrice 75.000 à 100.000F. Les ressources tirées de cette activité permettent de financer les études de nos enfants qui ont échoué au public ; d'acheter des animaux pour faire l'embouche, de satisfaire les besoins quotidiens : de manger, de se soigner en cas de maladie et d'aider certains membres de la famille », nous a-t-elle confié.
Quant à Gnili Ari, elle salue l'avènement du stand d'irrigation qui a considérablement réduit la pénibilité liée a la pratique des cultures de contre saison. « Avant, il n'y avait pas toutes ces facilités. Je passais toute la journée en train de faire la navette pour irriguer les cultures. Je produis de l'oignon ; la pomme de terre et le chou. Chaque récolte, je gagne 100.000F voire plus. Dans cette somme, j'arrive à satisfaire les besoins quotidiens et acheter des animaux pour l'embouche. Nous remercions sincèrement l'Etat et ses partenaires pour le soutien qu'ils ont toujours manifesté à notre égard», affirme-t-elle.