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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Portrait/Mme Gado Safia, Maire de la Commune rurale de Zabori : un symbole du combat pour l’émancipation de la femme
Publié le jeudi 5 fevrier 2015   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Portrait/Mme Gado Safia, Maire de la Commune rurale de Zabori : un symbole du combat pour l`émancipation de la femme


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Zabori, dans le département de Dioundiou, fait partie des rares Communes du Niger qui ont à leur tète une femme. Mme Gado Safia Tchiousso, 45 ans, mariée et mère de 3 enfants, institutrice de formation est Présidente du Conseil de la Commune rurale plus exactement Mairesse de Zabori. La commune rurale de Zabori qui est située à 9 km de Dioundiou, Chef lieu du département du même nom compte plus de 11.000 habitants repartis sur 17 villages administratifs et 2 tribus peulhs.
Elle est la 3ème commune rurale du jeune département de Dioudou après les communes de Dioundiou et de Karakara. C'est une zone enclavée dans le Dallol Maouri ce qui permet aux populations de s'adonner essentiellement à la production agricole pluviale et le reste de la saison la culture irriguée. Il s'y pratique aussi l'élevage car la zone, qui reçoit une bonne pluviométrie présente une nature généreuse en toute sorte de végétation produit assez de fourrage. Mais malheureusement comme ailleurs au Niger, dans la société rurale du département de Dioundiou les conditions de la femme sont à promouvoir.
Aussi l'accession d'une femme comme Mme Gado Safia à la tète de la Mairie de Zabori est un évènement. Ceux qui connaissent cette institutrice de formation et de terrain la décrivent comme une femme à poigne que rien n'intimide surtout quand il s'agit de s'imposer dans les milieux masculins et défendre la cause des femmes et des enfants. A sa sortie de l'Ecole Normale de Tahoua, elle entama une carrière d'enseignante qu'elle a menée 25 ans durant dans les écoles des zones rurales du département de Loga et du département de Dosso.

Fière de ses origines rurales, cette native de Zabori s'impliqua volontiers dans la vie associative au sein notamment du mouvement Mata Massou Doubara (MMD). Par une approche participative, les réseaux des mutuelles MMD ont œuvré à travers le Niger à l'autonomisation de la femme rurale par le système de micro finance et de l'épargne. Car toutes les études sociologiques ont démontré que la pauvreté au Niger est d'abord rurale mais elle a aussi un visage féminin.
Ce drame de pauvreté que vivent les femmes rurales annihile leurs capacités à entreprendre et rejaillit malheureusement sur l'éducation de leurs enfants. Bref, c'est pour apporter sa contribution au combat pour l'amélioration du statut et des conditions de vie des femmes rurales que le militantisme de Mme Gado Safia l'a amené à prétendre à la gestion des affaires publiques. Elle est à son 2ème Mandat de Maire de la Commune rurale de Zabori et elle à l'intention de briguer un 3ème. selon des témoignages là bas, elle a à son actif des résultats satisfaisants dans l'amélioration de beaucoup d'indicateurs sociaux de la Commune comme la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l'école, l'accès et la couverture en soins de santé, l'hydraulique villageoise et surtout les multiples initiatives d'encadrement, de sensibilisation, d'appui aux femmes et aux groupement féminins pour se sortir de l'ornière. Les ruelles de la localité de Zabori sont propres et avec elle-même les plus récalcitrants des habitants à payer l'impôt le font volontiers.
La Maire a deux principaux chantiers qui lui tiennent beaucoup à cœur : l'électrification de Zabori, et son désenclavement par la réhabilitation RN2. Par sa seule présence à la tête d'une Commune, Mme Gado Safia symbolise le combat de nos sœurs nigériennes qui ont eu la chance de recevoir une éducation et qui ont à cœur de mettre cette expérience à aider les autres. Elle symbolise également que la dynamique déclenchée depuis la Conférence Nationale souveraine pour défendre les valeurs de démocratie, de libertés de conscience, et des droits civils et politiques de tous les citoyens sans distinction aucune n'est pas restée vaine.
Dans la conduite des affaires publiques, elle nous a confiée qu'elle ne souffre d'aucun obstacle ou comportement de type sexiste, au contraire dit elle beaucoup de citoyens de sa commune regrettent de n'avoir pas depuis le début de l'expérience de décentralisation confier la destinée de leur commune à une femme. En tout cas à la cérémonie de remise des 220 chèvres aux groupements féminins de sa commune que le Préfet de Dioundou, M. Adamou Wakasso, a coprésidée avec elle nous avons pris la mesure de son sens de responsabilité et l'enthousiasme des populations de sa Commune. Normal quand on sait que l'initiative de placement de 220 chèvres rousses pour aider les femmes rurales à entreprendre le petit élevage et pouvoir générer des revenus pour satisfaire leurs besoins et ceux de la famille est salutaire et bienvenue. C'est ainsi qu'à cette cérémonie chacune des 44 femmes membres des groupements féminins de Zabori et de Oungoual Madé a reçu quatre chèvres rousses et un bouc géniteur.
Selon les explications du responsable du Service d'élevage de Dioundiou ces chèvres sont gratuitement distribuées aux femmes qui doivent les élever. La chèvre rousse est facile à élever et elle a un potentiel de mise bas pouvant fournir un troupeau en moins de deux ans. La contrepartie ici est qu'au bout d'une certaine période le nombre de tètes placées à l'origine soit prélevée et redistribuée à d'autres femmes du groupement. Par cette méthode tournante tout le monde
s'enrichit.

Mahaman Bako, envoyé spécial

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