Le Parlement du Niger se réunira lundi pour voter l'envoi de troupes au Nigeria afin de lutter contre le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, a-t-on appris jeudi de sources officielles.
Cette annonce intervient alors que l'armée tchadienne a lancé mardi une offensive terrestre au Nigeria à partir du Cameroun voisin, reprenant aux islamistes la localité nigériane frontalière de Gamboru.
"Le Parlement va se réunir dès lundi à la demande du président de la République pour autoriser l'envoi de troupes dans ce pays voisin", a déclaré à l'AFP le bureau du Parlement nigérien, sans fournir de détails sur le nombre des soldats mobilisés ni sur la date de leur déploiement.
"Le Niger va effectivement envoyer des troupes au Nigeria dans le cadre de la lutte contre Boko Haram. L'Assemblée nationale se réunira en principe lundi pour adopter une résolution dans ce sens", a confirmé une source gouvernementale.
"Nous apprécierons tout cela, mais à priori nous ne sommes pas contre l'envoi de nos troupes", a indiqué un député de l'opposition.
Avec la mobilisation des troupes tchadiennes et camerounaises et la perspective d'un engagement du Niger, la guerre contre Boko Haram est désormais régionale.
Boko Haram a pris ces derniers mois le contrôle de vastes territoires du nord-est du Nigeria et menace les pays voisins.
Des troupes tchadiennes équipées de centaines de véhicules et de chars sont positionnées depuis lundi dans la région nigérienne de Bosso près de la frontière avec le Nigeria.
Bosso n'est séparée du Nigeria que par une rivière, la Komadougou Yobé, qui sert de frontière entre les deux pays.
Les eaux de cette rivière ayant fortement baissé et s'étant même "retirées à différents endroits", l'armée tchadienne a "des possibilités de se frayer des chemins" et de la traverser, a estimé une source sécuritaire, interrogée par l'AFP.
Dans le nord-est du Nigeria, les islamistes ont notamment pris la ville stratégique de Baga qui abritait une base des armées du Nigeria, du Tchad et du Niger, engagées dans une force régionale qui peinait ces derniers mois à se matérialiser.
Les soldats tchadiens et nigériens s'étaient retirés de Baga avant sa prise par Boko Haram le 3 janvier.
Les islamistes contrôlent également Malam Fatori et Damasak, deux villes proches du Niger. Malam Fatori a été bombardée la semaine dernière par l'armée tchadienne.
Au lendemain du lancement des opérations terrestres tchadiennes à Gamboru, les islamistes nigérians ont mené une contre-attaque meurtrière mercredi, tuant près de 70 civils à Fotokol, localité camerounaise frontalière.
Fotokol et Gamboru se trouvent à environ 200 km à vol d'oiseau de Bosso, au sud-ouest du lac Tchad, alors que Bosso est au nord-ouest.
