Une quinzaine de militaires français ont été envoyés à Diffa, dans le sud du Niger à la frontière avec le Nigeria, pour fournir du renseignement aux pays africains engagés dans la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram, a annoncé jeudi le ministère français de la Défense.
"Il s'agit d'un détachement de liaison d'une quinzaine d'officiers, disposant de moyens autonomes -communication, matériel, véhicules- , chargés de faire remonter du renseignement vers la cellule de coordination" basée à N'Djamena, au Tchad, a précisé à l'AFP le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron.
Ce déploiement intervient alors que le Niger s'apprête à son tour, après le Tchad, à envoyer des troupes au Nigeria pour combattre les islamistes nigérians, qui menacent la stabilité des pays voisins.
"Presque tous les villages, toutes les grandes villes du Nigeria proches du Niger sont à présent sous le contrôle de Boko Haram, nous vivons dans la peur d'éventuelles attaques des islamistes", s'alarmait début janvier le maire de Diffa Hankaraou Biri Kassoum.
Les forces tchadiennes et camerounaises, --le Tchad et le Cameroun étant également menacés par l'expansion du groupe nigérian-- sont engagées depuis le début de la semaine dans des combats meurtriers contre Boko Haram, à la fois au Nigeria, où les militaires tchadiens ont lancé mardi une offensive terrestre, et au Cameroun, où les islamistes ont tenté le lendemain une contre-attaque sanglante.
Paris, qui dispose de plus de 3.000 hommes dans la bande sahélo-saharienne dans le cadre de son opération antiterroriste Barkhane, soutient "de façon logistique et opérationnelle" les forces africaines engagées dans la lutte contre Boko Haram, a rappelé jeudi le président François Hollande. Des avions français effectuent des missions de reconnaissance aux frontières du Nigeria et la France fournit carburant et munitions à ses alliés africains.
Elle participe également à la cellule de coordination basée à N'Djamena, qui regroupe des officiels tchadiens, camerounais, nigériens, pour coordonner les opérations dans l'attente d'une force régionale de 7.500 hommes prônée par l'Union africaine, et qui doit obtenir prochainement l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU.
La présence française à Diffa "permet d'avoir une vision générale" de la situation, a ajouté le colonel Jaron.