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Ignorance délibérée de la loi du travail Orange Niger refuserait de s’y conformer
Publié le vendredi 6 fevrier 2015   |  LE HERISSON N°53


Le
© Autre presse
Le nouveau siège de la société de télécommunications Orange, le 14 janvier 2013


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Déjà, il y a bien longtemps que cette situation des contractuels de la société Orange Niger perdure avec les mêmes irrégularités à savoir le refus d’engager ses agents en travail temporaire qui a dépassé la durée légale prévue par le code de travail qui est de six mois renouvelable une fois.

A travers des requêtes et autres moyens, ces employés, nigériens, ont fait savoir leur désarroi par rapport à la misère dans laquelle ils végètent à cause de l’inapplication des règles qui régissent le contrat de travail au Niger. « Le contrat de travail temporaire est signé entre l’entreprise du travail temporaire qui conclut un contrat de mise à disposition avec une autre entité appelée entreprise utilisatrice, et un employé qui signe un contrat de mission. Le contrat de mission est un contrat dont la durée ne doit excéder 6 mois renouvelable une seule fois. Dans le secteur de la téléphonie plus précisément à Orange, on outrepasse cette disposition de la loi.

La loi n°2012-45 du 25 septembre 2012 portant code du travail de la République du Niger précise : ‘’ il ne peut être recouru aux services des entreprises de travail temporaire que pour les tâches non durables par nature, notamment les cas suivants : absence d’un salarié pendant la durée de celle-ci, suspension d’un contrat de travail pendant le temps de cette suspension, travaux urgents dont l’exécution immédiate est nécessaire pour prévenir les accidents’’ ….. ».

Ils sont, environ 350 nigériens, agents travaillant pour Orange Niger, filiale de France Télécom, placés par des agences sous-traitantes, qui, face à leur rasle-bol, ont rompu la barrière du silence pour faire connaitre leur situation de désarroi à l’opinion nationale et internationale. Tout est parti d’un contrat de mise à disposition signé entre la multinationale et des entreprises sous-traitantes qui recrutent pour leur compte des agents qui doivent assurer les tâches prévues dans ces conventions. Pour cette analyse, il s’agit de décrypter la situation que vivent les agents placés par des cabinets et agences de placement à Orange dont certains ont plus de trois avec le même statut de travailleur en mission.

Voyons tout d’ abord les conditions dans lesquelles certains contrats de travail sont conclus entre les employeurs en majorité des sociétés étrangères qui recrutent par le biais des cabinets de placements nigériens complices et la masse des travailleurs qui continue à souffrir impuissamment des agissements et autres forfaitures des capitaux financiers nationaux et étrangers. Les travailleurs qui sont dans cette situation à Orange travaillent 8 heures par jours et certains ont même dépassé trois ans dans la même situation. Orange, à sa création, a promis de recruter 600 nigériens, 56% sont en contrat de travail temporaire et ne reçoivent les mêmes salaires que leurs collègues à poste et responsabilités égaux.

L’inspecteur de travail de la région de Niamey, Sani Dan Ladi, dans une lettre n°006234 adressée à au Directeur General de Orange Niger en date du 18 Novembre 2014 a, courageusement comme à son habitude, explicité la situation des agents qui sont en contrat de mission dans cette société en lui indiquant que Orange est en porte à faux avec les textes nigériens qui régissent le travail sur toute la ligne. Il a conclu dans sa lettre en disant qu’ « en conséquence, je vous deman derais de bien vouloir mettre fin à cette pratique en vous conformant aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur susvisées», le DG de Orange a méprisé cette remontrance de celui qui a la charge de veiller au respect des textes du travail dans la Région de Niamey. ».

Il est clairement stipulé aussi que la rémunération due au travailleur temporaire doit être égale à celle qui lui aurait été versée par l’entreprise utilisatrice si saurait été que c’est elle qui l’emploie. Chose toute contraire à la pratique en cours dans ce domaine. Les cabinets de placements qui concluent les contrats de mise à disposition avec Orange Niger, entreprise utilisatrice, font la pluie et le beau temps sans un minimum du respect des textes et lois qui organisent cette activité. Ils se sucrent sur le dos des pauvres travailleurs du secteur des télécoms sans un minimum de garantie pour la santé et la sécurité des employés de ce domaine.

Tenez-vous bien, dans les sociétés et cabinets de placements qui fournissent Orange Niger en agents, certaines appartiendraient même à des employeurs de la même entreprise utilisatrice. Les employés de ce secteur, de loin considéré comme les plus performants, souffrent des difficultés de toutes sortes surtout dans le cadre la rémunération qui doit être proportionnelle à l’effort et à la contribution du travailleur. Comment comprendre qu’un expatrié vienne dans votre pays et pour travail égal, lui, il touche dix fois plus que vous. C’est tout normal que cela soit une véritable source de frustration. Un autre aspect, c’est la nature même des contrats dans ce domaine dont la majorité ne respecte aucun principe préétabli et sous l’œil complice des autorités les plus légitimes en même de mettre fin à des telles pratiques.

Mais aussi, il faut le rappeler, Orange Niger, dans son cahier de charge, est tenu de recruter 600 jeunes nigériens avant 2015, et jusqu’à cette date, selon des sources sûres, cela n’a pas été accompli en violation des obligations contractuelles qui la lient à notre pays. Pour se faire entendre par toutes les oreilles, les nigériens se trouvant dans cette situation formulent les vœux que les autorités compétentes regardent d’un bon œil la situation de précarité et d’exploitation dans laquelle ils végètent depuis belles lurettes. Ils n’espèrent qu’une seule chose, c’est que la loi soit respectée dans toutes ses dispositions afin qu’ils soient mis dans leurs droits et surtout qu’ils soient dédommagés par rapport à la proportion des préjudices qui leur sont causés.

Les tares dans le domaine de la téléphonie mobile sont incalculables et ceci au mépris orgueilleux des plus hautes autorités de ce pays. Les sociétés de téléphonie mobiles se taillent des milliards chaque année et que jusqu’à présent rien n’est fait dans ce pays et pire encore même les travailleurs de ce domaine ne sont pas à l’abri des précarités multiples. Ceci est un cri de détresse pour des jeunes nigériens dont l’espoir est en train de s’assombrir à cause de la fierté de quelques individus avides d’argent et du pouvoir. Où est l’Etat de droit, où est la démocratie, où est la légalité, où est le Président de la République même si le ministre de l’emploi est incapable d’aller au dessus de tels jeux car il y’a énormément d’argent sur la palette ?

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