Samedi dernier, le célèbre opérateur économique récemment converti au gurisme Elh. Zakou Djibo a tenu un gigantesque meeting à la Maison des jeunes Djado Sékou de Niamey. Ce rassemblement représente le lancement symbolique de ce que son initiateur a appelé « la conquête de Niamey au profit du PNDS-Tarayya », le parti au pouvoir que Zakaï a (re)-rallié il n’y a pas si longtemps.
Ainsi, des femmes supposées militantes du MNSD-Nassara sont présentées au public comme ayant fait défection de leur parti au profit du PNDS. Et cela, grâce à l’imbattable Zakaï, Seigneur des Fausses factures, celui-là même que le PNDS appelait affectueusement « prédateur des deniers publics » à une époque pas si lointaine. Ainsi, l’homme annonce qu’ayant conquis le Zarmaganda dont il est originaire, l’heure est venue de « prendre » Niamey la capitale des mains de l’opposition qui semble en avoir le contrôle.
Cette pièce théâtrale de Zakou Djibo fait suite aux récentes manifestations marquées par de malheureuses violences ayant secoué Niamey. Juste après ces évènements, la mouvance présidentielle, MRN, ainsi que le parti au pouvoir PNDS-Tarayya ont tour à tour opéré des sorties médiatiques pour accuser ouvertement l’opposition ARDR d’être derrière les manifestations antiCharlie. De quoi donner des idées au chasseur de marchés publics. Très tôt, voyant l’opportunité de faire croire au régime de Issoufou Mahamadou qu’il a le pouvoir et les moyens de récupérer la capitale à son avantage, Zakaï réunit ses troupes pour une démonstration de force.
On se rappelle, il y a quelques mois, le parti rose avait déjà lancé la conquête de la capitale qu’il s’est promis de peindre en rose. Apparemment, ça a été un échec et la capitale est encore entre les mains de l’opposition, principalement le MODEN FA et le MNSD-Nassara de Seïni Oumarou. Alors, comment Zakou Djibo peut-il pousser la prétention jusqu’à penser réussir là où le PNDS qui a porté le président Issoufou au pouvoir sans l’aide de Zakaï a échoué ? En vérité, le souci de Zakaï n’est pas vraiment de réussir son utopie mais bien de dorloter le régime afin d’accéder à plus de marchés, plus de milliards.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir la façon dont le président régional du PNDS Niamey, Mamadou Karidjo, par ailleurs ministre de la Défense nationale a été célébré. Pourquoi Karidjo ? Parce que non seulement c’est lui le premier responsable du PNDS à Niamey mais aussi et surtout c’est Karidjo le patron du ministère de la Défense, seul département habilité à donner des marchés publics de gré à gré sans autres formes classiques de procédures et de contrôle. Toute chose qui fait saliver Zakaï, qui s’est spécialisé dans des marchés de gré à gré si ce n’est des marchés fantômes c’està-dire, sans fournir quoi que ce soit comme dans l’affaire des Fausses factures qui a défrayé la chronique.
Plus qu’une conquête politique de Niamey, c’est une véritable manœuvre de conquête du parti rose et par voie de conséquence des marchés publics que Zakaï a lancée le samedi 31 janvier 2015. Heureusement, le PNDS-Tarayya et son intelligentsia connaissent à suffisance le personnage et ne peuvent se faire duper par lui. Il est d’abord passé au parti de Bazoum Mohamed avant d’aller voir au RDP-Jama’a, au MNSDNassara, au Tazartché de Tandja Mamadou puis au MODEN FA avant de revenir à ses anciennes amours. La marque de ce périple reste et demeure : le pouvoir. Tant qu’on n’est pas en mesure de donner des marchés, on ne peut bénéficier du soutien de Zakaï.