Au Niger, les femmes sont toujours à l'avant-garde du combat pour la promotion et la préservation de la paix et de la sécurité. Aussi, certaines se sont organisées au sein d'une structure dénommée Réseau des Femmes pour la Paix (REFEPA). A chaque que la quiétude sociale est menacée, les femmes nigériennes, notamment le REFEPA, sont sorties au grand jour pour appeler les acteurs à la retenue. C'est ainsi que lorsque, les 16 et 17 janvier derniers, des événements malheureux sont intervenus dans notre pays, les femmes à travers le Réseau des Femmes pour la Paix (REFEPA), ont aussitôt réagi pour déplorer la situation.
Dans une déclaration rendue publique à cet effet, les femmes œuvrant pour la promotion de la paix au Niger se sont dites ''hautement préoccupées par la situation affligeante et destructrice des efforts d'édification et de consolidation de la paix, la sécurité et du développement au Niger''. C'est pourquoi, elles ont demandé à tous les Nigériens, spécifiquement au gouvernement et aux organisations religieuses de toutes confessions, aux organisations partisanes et à la société civile, de privilégier le dialogue et l'action civique en vue de préserver la paix et la sécurité au Niger. Mieux, le Réseau a suggéré la mise en place urgente d'une médiation nationale entre toutes les parties impliquées, sous l'égide du Haut Commissariat à la Restauration de la Paix et avec la participation de plusieurs institutions comme le CNDP, la CNDS, le CESOC, le CSC, le Médiateur national, le Parlement des jeunes, le CODDH/PF, l'ANDDH, la Chefferie traditionnelle, le Collectif des organisations féminines, le Collectif des organisations religieuses, le Conseil national de la jeunesse, le Conseil Islamique du Niger, etc.
Le REFEPA a aussi demandé au gouvernement de ''prendre la mesure des conséquences désastreuses des événements des 16 et 17 janvier pour accepter d'engager des pourparlers avec les parties concernées et installer une écoute dynamique et apaisante pour les populations''. Les femmes œuvrant pour la paix recommandent également au gouvernement de renforcer la paix et la sécurité partout où de besoin, de mettre en place des programmes et actions durables de renforcement et de consolidation d'une citoyenneté inclusive apaisée et engagée dans la construction du pays, ainsi que des programmes de formation et d'éducation à la culture de la paix.
S'agissant des autorités religieuses, le REFEPA leur demande de tout mettre en œuvre pour renforcer la cohésion nationale tant par la référence aux valeurs religieuses que culturelles de nos sociétés. Quant aux populations, le Réseau leur demande de continuer à promouvoir la solidarité, la paix et la confiance dans les situations les plus difficiles à affronter.
A travers ces différentes recommandations, les femmes ont montré qu'elles sont soucieuses du maintien et de la préservation de la paix dans notre pays et qu'elles sont déterminées à œuvrer pour la promouvoir.
Du reste, ce sont ces préoccupations qui semblent guider les femmes dans la création du REFEPA. Dans les textes de mise en œuvre de cette structure, les membres fondateurs reconnaissent et soulignent ''les efforts réalisés par les organisations féminines nationales pour promouvoir les femmes dans la vie politique, économique et sociale, (...) mais force est de constater aujourd'hui que les résultats restent insuffisants surtout en ce qui concerne la représentativité des femmes dans la promotion de la paix et de la gestion des conflits''. C'est donc ''pour contribuer aux efforts du processus de prévention et de gestion des conflits et de promotion de la paix au Niger (... )que les femmes leaders et les représentantes des structures intervenant dans la prévention et la gestion des conflits, aux plans national et international, se sont engagées à créer un cadre fédérateur dénommé REFEPA''. C'est une ONG, apolitique, à but non lucratif et non confessionnel, qui se veut ''un instrument de participation effective des femmes dans la prévention et la gestion des conflits ainsi qu'à la promotion de la paix aux plans national et international'' Selon les textes de sa création, le REFEPA Niger est aussi un mécanisme d'éducation et de formation des femmes leaders à la médiation dans les conflits ainsi que dans le suivi de la mise en œuvre des accords de paix. ''Ce faisant, REFEPA-Niger s'inscrit aussi dans la perspective des résolutions 1325 et 1820 du conseil de sécurité des Nations Unies sur le rôle des femmes et des jeunes dans la promotion et la consolidation de la paix'', indique la même source.
Dans cet esprit, le REFEPA-Niger s'est fixé plusieurs objectifs à savoir : coordonner et mettre en œuvre des activités visant à assurer la participation effective des femmes à la prévention et la gestion des conflits, ainsi qu'à la médiation, la reconstruction, et la consolidation de la paix ; renforcer les capacités des femmes leaders en matière de prévention, de médiation, de gestion des conflits et d'éducation à la culture de la paix sur les plans national, sous-régional, continental et mondial ; recenser et renforcer les initiatives de paix et de solidarité aux niveaux national et international en vue de la prévention et la gestion des conflits, de l'instauration d'une paix durable et du renforcement de la résilience des populations ; contribuer à l'intégration sociale et économique des victimes et déplacés des conflits et des guerres ; créer une synergie entre les structures membres de REFEPA de manière à promouvoir un effet multiplicateur de leurs activités dans le domaine de la recherche, de la formation et des actions sur le terrain en matière de médiation et de gestion des conflits...
Pou atteindre ces objectifs, le REFEPA développe un certain nombre de stratégies qui sont, entre autres, le renforcement des capacités des femmes, la sensibilisation et l'éducation à la culture de la paix, la médiation et la négociation en cas de crises ou de conflits intra ou inter-pays et sur le plan international.
