Dakar - 97% des enfants ayant perdu un ou leurs deux parents dans l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest ont retrouvé une famille, après une période d'isolement due à la stigmatisation, a annoncé
vendredi le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Sur les quelque 13.000 orphelins d'au moins un parent à cause d'Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, auxquels il faut ajouter près de 4.000 ayant perdu l'adulte qui les élevait, selon l'Unicef, l'immense majorité des enfants ont été accueillis dans la famille élargie, comme souvent dans les
sociétés africaines.
"Après avoir surmonté leurs craintes et préjugés initiaux sur Ebola, les familles ont fourni un soutien incroyable en apportant leurs soins et leur protection aux enfants dont les parents sont morts", s'est félicité le
directeur régional de l'Unicef, Manuel Fontaine, dans un communiqué.
Au plus fort de l'épidémie, à l'automne, l'Unicef déplorait que cette épidémie terrifiante et hautement mortelle, jusqu'alors inconnue en Afrique de l'Ouest, ne brise les traditionnelles solidarités familiales, comme même le
VIH ne l'avait pas fait.
"Le nombre d'enfants ayant perdu leurs parents grimpait", a expliqué à l'AFP le responsable régional de l'Unicef pour la protection de l'enfance, Andrew Brooks, soulignant qu'à l'époque "la crainte était très réelle" de voir des milliers d'enfants totalement abandonnés.
Depuis, l'épidémie a considérablement reflué dans les trois pays les plus
touchés, bien que les statistiques de la fin janvier montrent pour la première
fois depuis le début de l'année une remontée du nombre de nouveaux cas.
"Nos partenaires m'ont répété que le dernier kilomètre de la course contre
Ebola serait le plus dur", a déclaré jeudi soir à New York le directeur des
opérations du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des
Nations unies, John Ging, de retour d'une mission d'une semaine dans les pays
touchés.
Malgré les progrès accomplis, "il y a encore beaucoup trop de cas qu nous
ne pouvons pas dépister" hors des chaînes de contamination déjà connues,
a-t-il souligné.
L'épidémie en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du
virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la
Guinée, a fait quelque 9.000 morts identifiés, un nombre nettement
sous-estimé, selon l'OMS, pour plus de 22.500 cas recensés.
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