Ces derniers mois, l’on assiste de plus en plus à une prolifération des partis politiques au Niger avec des nouvelles créations surtout en cette veille d’élections multiples. L’on ne sait pourquoi, en tout cas, les politiciens et les non-politiciens se précipitent, telle une ‘’course aux crochets’’, à concocter des nouveaux partis politiques çà et là, pour certains ou même la plupart, sans aucun projet de société à proposer aux militants et citoyens pour se faire élire.
A tous égards, cette précipitation dans la création de parti politique s’inscrit dans l’esprit de profiter des avantages que peut offrir les prochaines échéances électorales avec à la clé l’idée de s’allier à tel ou tel bord dans l’optique d’avoir un accrochoir pour assurer la subsistance. En second lieu, cela peut aussi s’agir de la gourmandise indécente de prétendre aux subventions accordées par l’Etat aux partis politiques pour appuyer la prise en charge de leur fonctionnement comme de coutume. Tertio, certains trouvent en cette pratique, une arme de mercenariat pour affaiblir des partis existants qui possèdent un large capital électoral, les exemples sont légion en la matière et cela est facilement identifiable….
Ou encore, la participation des partis au conseil de l’élaboration du fichier électoral biométrique qui confère des avantages pécuniaires aux représentants des partis politiques à l’occasion des différentes assises et cela revient tout simplement aux présidents des ces nouvelles formations politiques dont certains sont eux-mêmes membres de ce conseil. Les conséquences de telles pratiques… En plus d’être en grand nombre, les partis politiques créés récemment viennent alourdir le paysage politique nigérien déjà étouffé par les partis existants qui dépassent le cap de 70. D’ailleurs, il faut ajouter, en illustration, que ces derniers mois, il y a plus de cinq nouveaux venus dans la grande famille des partis politiques au Niger.
Tous ou la plupart d’entre eux n’ont jusqu’à preuve de contraire aucune base électorale car ils ont été créés par de simples individus dont l’objectif est seulement d’être président de parti sans en avoir un réel motif de conquérir ou de gérer le pouvoir d’Etat. Ces derniers, les partis politiques, dans leur écrasante majorité ne disposent d’aucune ambition pour la conquête et la gestion du pouvoir c’est-à-dire qu’ils n’ont rien à vendre aux électeurs qui puisse conduire à leur choix en tant que représentant légal des aspirations d’une masse de citoyens. Avec le système du régime semi-présidentiel, cette pratique est source de multiples crises et autres dissidences et scission favorisant ainsi le partage des postes et autres perchoirs entre les membres des coalitions ou alliances qui en seront issues après avoir remporté les élections.
D’autres partis sont seulement composés des membres d’une même famille ou d’une petite famille dont les présidents participent aux élections juste pour avoir où s’accrocher et ne plus avoir faim. Sinon comment se fait-il qu’un vrai parti politique ne puisse remporter aucun siège même d’un conseiller local sur toute l’étendue du territoire. De la légalité… Tout citoyen, jouissant de ses droits civils et politiques, a le droit de créer un parti politique dans les conditions prévues par la loi. Même si cela est clairement admis, le nombre pléthorique de partis politiques doit conduire à se poser la question de l’utilité d’avoir plus de 70 partis politiques dont moins de 10 sont seulement représentés à l’Assemblée nationale. Alors que faut-il faire….
Dans ce schéma propulsé, seul les électeurs sont capables de stopper cette dérive en sanctionnant les partis satellites c’est-à-dire ceux-là qui sont créés juste pour répondre à un appétit insatiable de biens et de pouvoir chez certains individus en manque de légitimité et de morale sociale. Il ne faut simplement pas voter pour ces individus qui créent des supposés partis uniquement pour se dégoter une place dans les rouages du pouvoir et se permettre de narguer leurs semblables. Cette situation ne doit plus perdurer dans notre pays car il ne doit y avoir de parti politique qui ne dispose d’aucun projet social et que celui-ci prétende participe aux élections dans le dessein de garnir ses quotidiens.
Ce déphasage pose aussi les réflexions sur le financement et la gestion faite des partis politiques au Niger par leurs dirigeants qui veulent à tout prix s’éterniser à la tête de ces différentes formations politiques les rendant ainsi de véritables empires au détriment des autres militants eux aussi éligibles au même titre que les premiers. Dans un tel contexte, la dissidence politique n’est pas à son épilogue au sein des partis politiques au Niger. « Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets », cela est assez illustratif !