Niamey - « C’est la Chine qui a aidé le Niger à trouver du pétrole et permis au peuple nigérien de réaliser son rêve pétrolier ! », s’est exclamé Mohamed Bazoum, ministre nigérien des Affaires étrangères, devant Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise, en Chine.
Il n’aura pas été facile pour le Niger de devenir un pays producteur de pétrole. Les conditions naturelles du Niger sont en effet très rudes, puisque le pays est situé en plein désert du Sahara et que ce dernier recouvre les trois quarts de sa superficie, avec une température annuelle moyenne de 30°C, et des pics de chaleur à 50°C.
La prospection et l’exploration pétrolières au Niger font donc face à un certain nombre de défis en matière de technologies et de soutien logistique. Les compagnies pétrolières étrangères ont déjà entrepris des prospections pétrolières et gazières au Niger par le passé, sans obtenir de résultat. Avant l’arrivée des Chinois dans le pays, le Niger ne comptait que 3 millions de tonnes de réserves prouvées.
En 2008, la China National Petroleum Corporation (CNPC) a démarré le projet d’intégration en amont et en aval du champ pétrolifère d’Agadem dans le sud-est du Niger. Pendant les trois années suivantes, les employés chinois de la CNPC ont construit, à la sueur de leur front, dans l’immense désert du Sahara, une base d’exploration et de production de pétrole brut d’une capacité annuelle d’un million de tonnes, des oléoducs d’une longueur totale de 462 km et une raffinerie moderne d’une capacité de traitement d’un million de tonnes par an.
Le 28 novembre 2011, la cérémonie de mise en opération du projet d’Agadem a eu lieu à Zinder, la deuxième plus grande ville du Niger, une étape qui marqua officiellement l’entrée du Niger dans la liste des pays producteurs de pétrole. Le ministre nigérien de l’Energie Foumakoye Gado avait alors clamé avec joie : « Cet événement sera inscrit dans l’histoire pour toujours ! Vive la coopération entre le Niger et la Chine ! »
Avec l’aide de la Chine, le Niger est parvenu à produire et traiter 2,44 millions de tonnes de pétrole brut jusqu’à la fin 2014, passant directement du statut de pays importateur de pétrole à celui de pays producteur de pétrole autosuffisant en cette matière. Au cours de ce processus, la Chine a également permis de créer, directement ou indirectement, plus de 5 000 emplois au Niger.
Le développement rapide de cette coopération mutuellement avantageuse entre la Chine et le Niger reflète à juste titre la prospérité de la coopération sino-africaine. Le volume des échanges commerciaux sino-africains est passé de 10 milliards de dollars américains en 2000 à 220 milliards en 2014, et les investissements chinois en Afrique de 500 millions de dollars américains en 2000 à 30 milliards en 2014, avec un échange de personnel de près de 2,5 millions de personnes.
Les pays africains qui éprouvent le désir de s’industrialiser ont un besoin urgent d’investissements étrangers, alors que la Chine, de son côté, cherche à changer de mode de développement et dispose de capacités de production nombreuses et de grande qualité, qui nécessitent de se développer à l’étranger.
La Chine et l’Afrique font face à des opportunités d’échange historiques et ont franchi un nouveau cap dans la relation gagnant-gagnant.
Face aux exclamations de son homologue nigérien, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré : « La Chine et l’Afrique présentent, en matière de coopération et de développement, des besoins, des avantages et des opportunités l’une pour l’autre.
La Chine entend travailler avec l’Afrique pour transformer les avantages de notre amitié traditionnelle en force motrice pour la coopération et le développement, et aider les pays africains à se servir de leurs avantages au niveau des ressources humaines et naturelles pour faire bénéficier la population du fruit du développement ! »