Ouvertes vendredi 6 février dernier par deux attaques simultanées de la secte Boko Haram, qui ont visé la localité de Bosso et la commune urbaine de Diffa, chef de lieux de la région, à 1365 km de Niamey, dans l'extrême-est du pays, les tentatives d’agression de la secte contre des cibles militaires et civiles dans la région se multiplient à des fréquences rapprochées.
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers l’aube, des éléments de la secte ont attaqué la prison civile de la ville, mais ont vite été repoussés par les forces de défense et de sécurité (FDS), selon un habitant de Diffa contacté par nos soins. Une information confirmée par l’antenne régionale de la radio privée Anfani ce lundi 9 avril, mais le bilan officiel de l’attaque n’est pas encore fourni par les autorités.
Samedi, dans la mi matinée, c’est le marché de poivron de la ville qui a essuyé un jet d’engin explosif, faisant officiellement un mort et 18 blessés, tous des civils. L’engin a été balancé par un individu à moto, qui a pu s’échapper, apprend-on. Ce lundi, des échanges sporadiques de tirs entre les FDS et des factions de la secte sont encore entendus par les habitants des villes touchées par les attaques.
«Les crépitements d’armes à feu n’ont pas cessé depuis les premières attaques, mais ils se font de façon sporadique. Nous avons peur, beaucoup d’habitants de la ville veulent quitter par crainte de mourir, mais les autorités cherchent à les rassurer», déclare Bibata Adam, une enseignante de Diffa, contactée par nos soins. Une crainte somme toute légitime lorsqu’on apprend que ce lundi, en début d’après-midi, un tir d’obus a visé le bureau de douanes de la localité, mais a échoué à quelques mètres de la cible. Mais l’on ignore pour l’instant s’il a provoqué des dégâts ou non. Cette recrudescence des hostilités dans la région de Diffa intervient au moment où le parlement s’apprête à autoriser le gouvernement à déployer un contingent militaire de 750 hommes pour combattre au Nigéria la secte Boko Haram dans le cadre d’une force spéciale forte d’un plus de 8000 hommes décidée par l’Union africaine (UE), rappelle-t-on. La session extraordinaire de l’Assemblée, qui doit statuer sur la requête gouvernementale, a ouvert ses travaux ce lundi après-midi. Les premières attaques de la secte dirigées contre la localité de Bosso et la commune urbaine de Diffa se sont soldées par un bilan, hélas, très lourd. Dans le communiqué qu’il a rendu public à la suite de ces attaques, le ministre de la Défense nationale, Mamadou Karidjo, a fait état de la mort «de 6 militaires et 3 civils, ainsi que 17 blessés dans les rangs des FDS dont un officier tchadien». Côté assaillants, le bilan se chiffre officiellement à 109 morts.