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Deby fait fi de la diplomatie pour prendre la tête de la guerre contre contre Boko Haram
Publié le jeudi 12 fevrier 2015   |  AFP


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© AFP par DR
Le président tchadien Idriss Deby Itno


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Chef de guerre, le président tchadien Idriss Deby Itno a pris la lutte contre Boko Haram à son compte, au risque de bousculer les susceptibilités sur le continent, mais à la satisfaction de ses alliés Occidentaux, peu regardants sur son bilan intérieur.

"Chassez le naturel, il revient au galop: Deby est avant tout un guerrier", commentait il y a quelques années un diplomate occidental. Arrivé au pouvoir en 1990 par les armes, Deby a guerroyé des années contre des rébellions voulant le renverser, tout en en armant d'autres pour combattre le Soudan.

Et quand le pétrole tchadien a commencé à véritablement couler à flots en 2008, il a envoyé paître la Banque mondiale - qui lui avait octroyé un prêt à condition de consacrer une partie des revenus de l'or noir à l’éducation et à la santé -pour doter son armée de matériel moderne.

Il a mis en déroute les rebelles chez lui tout en jouant désormais le gendarme régional voire africain avec une force aguerrie.

- Un dialogue 'tonique'-

Les Occidentaux, qui avaient un temps critiqué le manque de démocratie ou ses dépenses militaires, étaient hier heureux de pouvoir s'appuyer sur ses troupes qui ont fait le coup de feu au Mali aux côtés des Français contre les jihadistes, à des milliers de kilomètres de N'Djamena.

Ils sont soulagés aujourd'hui de voir qu'il a pris la tête de la lutte contre Boko Haram, palliant l'inefficacité de l'armée nigériane et d'Abuja face au groupe islamiste. Ils ont aussi passé l'éponge sur le bourbier centrafricain où Deby avait jeté de l'huile sur le feu sans ensuite être capable d'éteindre l'incendie.

La démocratie et les droits de l'Homme dans un pays où Deby tient les rênes du pouvoir depuis 25 ans? "Il faut savoir ce qu'on veut", admettait tout récemment un diplomate français alors que Paris a placé le commandement de l'opération Barkhane contre les groupes islamistes au Sahel à... N'Djamena, où les Français avaient déjà une base militaire.

"Il faut trouver un équilibre entre l'objectif démocratique et la nécessité sécuritaire dans le cadre d'un dialogue parfois tonique, mais nécessaire. Même si la priorité est aujourd'hui sécuritaire", a reconnu dans l'hebdomadaire Jeune Afrique le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Le président François Hollande a d'ailleurs "salué le courage du Tchad" pour son engagement contre Boko Haram, sans attendre la formation d'une force régionale.

Celle-ci a été mise à mal par Deby qui, soucieux des "intérêts vitaux" de son pays menacés par Boko Haram, a mis ses voisins devant le fait accompli en envoyant ses troupes au Cameroun, puis au Niger.

Au sommet de l'Union africaine à Addis Abeba fin janvier, le président tchadien a d'ailleurs abandonné la langue de bois diplomatique pour celle du général en chef, déclarant sans détours: "nous sommes sur le terrain avec nos frères camerounais parce que trop de réunions et pas d'actes concrets (...)".

- Qui m'aime me suive! -

"Nous ne pouvons pas attendre que telle résolution soit prise ou que telle autorisation soit donnée. Nous nous engageons et il appartient à tous ceux qui sont de bonne volonté de nous suivre et de nous appuyer dans notre action", a-t-il claironné.

En bref, le patron c'est lui, malgré les contorsions rhétoriques d'Abuja, qui loue "l'effort conjoint" des pays de la région mais s'agace de cette "idée fausse que le Nigeria est démuni et sans défense au point d'être forcé à accepter l'aide du Tchad et du Cameroun", selon les déclarations à l'AFP du porte-parole de son armée, le général Chris Olukolade.

L'UA a aussi été agacée, les pays du lac Tchad emmenés par Deby ayant demandé l'appui de l'ONU avant de passer par elle...

Côté camerounais, l'intervention de Deby a été un grand soulagement, alors que ses forces étaient proches du point de rupture à ses frontières. Pourtant avare de déclarations publiques, le président Paul Biya a "salué chaleureusement ce geste de fraternité et de solidarité" du président tchadien.

Des dents ont toutefois grincé: certains Camerounais redoutant des dégâts collatéraux dans leur pays par des soldats tchadiens souvent perçus comme ayant la gâchette facile.

Au Tchad, l'opposition, très critique sur l'intervention au Mali et la mort de soldats tchadiens sur un front lointain, s'est cette fois rangée derrière Deby.

"C'est une guerre qui se justifie", a déclaré à l'AFP le chef de l'opposition Saleh Kebzabo, précisant néanmoins que les combats n'empêcheront pas "les mêmes injustices, les mêmes détournements, les mêmes pillages" du pays.

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