Le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé mercredi son peuple à la "mobilisation générale" contre les islamistes armés nigérians de Boko Haram, qui ont attaqué à plusieurs reprises le sud-est du Niger depuis cinq jours.
"L'histoire ne retiendra pas que notre pays a commis la lâcheté de s'agenouiller devant un ennemi qui veut couvrir notre pays de ténèbres", a affirmé M. Issoufou depuis Bilma (nord), dans un discours diffusé par la radio nationale.
"Le peuple doit soutenir les forces de défense et de sécurité notamment par le renseignement", a poursuivi le chef de l'Etat, deux jours après un vote à l'unanimité par le Parlement nigérien de l'envoi de troupes au Nigeria pour lutter contre Boko Haram.
Mahamadou Issoufou a demandé aux jeunes, "notamment de la région de Diffa", de "ne pas tomber dans le piège de la propagande" de Boko Haram, "de ne pas céder à sa sirène".
"Boko Haram n'a pas d'avenir", a-t-il affirmé, appelant les jeunes "qui se sont déjà engagés dans cette entreprise sans lendemain" à "se ressaisir" et à "changer de camp", et "rebrousser chemin pendant qu'il est encore temps" car "Boko Haram sera vaincu".
La région de Diffa, dans le sud-est nigérien frontalier avec le Nigeria, a subi plusieurs attaques depuis vendredi.
Sa capitale Diffa, qui se savait sous la menace de Boko Haram, a connu cinq attaques en autant de jours. Les islamistes tiennent le nord-est du Nigeria voisin.
Mercredi, un nouvel attentat suicide a été déjoué à Diffa, la kamikaze ayant été repérée par des militaires qui l'ont abattue, a-t-on appris de source officielle.
Le gouvernement nigérien avait proclamé mardi soir l'état d'urgence dans la région de Diffa, une mesure permettant aux forces de sécurité de procéder à des perquisitions de jour comme de nuit.
D'après les experts, Boko Haram dispose de "cellules dormantes" au Niger pour perpétrer des attaques.
Lundi, l'Assemblée nationale du Niger avait voté l'envoi de troupes pour combattre les islamistes. Quelque 750 soldats seront envoyés au Nigeria, selon un député.