Au lendemain des violences anti-"Charlie Hebdo", le gouvernement nigérien accuse l'opposition. Entre les deux, le dialogue est rompu. Et cela risque de durer jusqu'à la présidentielle, en 2016...
Des membres de l'opposition entendus dans un commissariat ou écroués dans une des geôles de la République ? Voilà qui est devenu la routine au Niger depuis quelques mois. Certains y sont même abonnés. Soumana Sanda, l'un des trois responsables de l'opposition arrêtés le 24 janvier, alors qu'ils venaient de passer cinq jours en garde à vue et qu'ils avaient été relâchés la veille sur ordre d'un juge, en serait, selon ses proches, à sa cinquième arrestation en moins d'un an.
Avant d'être de nouveau libéré le 28 janvier, il était soupçonné par les autorités d'avoir joué un rôle dans les violences "anti-Charlie Hebdo" qui ont endeuillé le pays les 16 et 17 janvier (10 morts, une quarantaine d'églises incendiées, des débits de boissons et des bâtiments publics vandalisés). En aparté, les barons du régime accusent en effet les leaders de l'opposition d'avoir été à la manoeuvre lors de ces manifestations. Grossière diversion, réplique le principal opposant, Hama Amadou, depuis son exil parisien : "Comme d'habitude, le pouvoir cherche un bouc émissaire."... suite de l'article sur Jeune Afrique