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Visite de travail du Président de la République à Bilma : Issoufou Mahamadou lance un appel à la mobilisation générale pour contrer Boko Haram
Publié le jeudi 12 fevrier 2015   |  Agence Nigerienne de Presse


Le
© Autre presse par DR
Le Président de la République, SE. Issoufou Mahamadou, procède au lancement des travaux de bitumage de la route Madaoua-Bouza-Keita-Tamaské : un tournant décisif vers le désenclavement de la zone


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Niamey-- Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, en visite de travail mercredi à Bilma, région d’Agadez, a lancé un appel à la mobilisation générale pour contrer la secte Boko Haram qui a déclaré la guerre au Niger.

« Ces bandits nous ont déclaré la guerre en s’attaquant à notre pays, à nos forces de défense et de sécurité, le Vendredi 6 Février à Bosso et à Diffa », a rappelé le Président de la République dans un discours devant les populations du Kawar.

« Aujourd’hui, au nom de l’Islam, des bandits sans foi ni loi travaillent contre l’Islam, en tuant, en son nom, jusqu’au parricide, en violant, toujours en son nom, des femmes, notamment des jeunes filles, en volant et en pillant », a-t-il ajouté.

« Je suis heureux de lancer cet appel à l’unité depuis Bilma et j’espère qu’il sera entendu par tous et par toutes », a dit SEM Issoufou Mahamadou en s’adressant aux populations de Bilma fortement mobilisées pour l’accueillir à l’occasion de sa première visite dans leur département en tant que Chef de l’Etat.

« Face à l’ennemi, faisons la paix des braves », a-t-il dit à l’endroit de ses concitoyens de tous bords ajoutant que « l’histoire ne retiendra pas que nous avons failli à notre devoir de nous battre alors que le pays est menacé.»

S’appuyant sur l’unanimité du vote, par l’Assemblée Nationale, de la résolution autorisant le Gouvernement du Niger à envoyer des troupes au Nigeria, le Chef de l’Etat a demandé aux représentants du peuple, de l’opposition comme de la majorité, « de prolonger le consensus auquel ils sont parvenus dans l’hémicycle par des actions de sensibilisation des populations sur le terrain. »

« Je demande la même chose à l’ensemble de la classe politique, à la société civile, aux leaders traditionnels, religieux et aux opérateurs économiques», a-t-il poursuivi.

« Boko Haram nous a déclaré la guerre : Boko Haram trouvera face à lui un peuple soudé avec son armée », a-t-il affirmé.

« Boko Haram n’a aucun avenir. Aussi, je demande aux jeunes, notamment ceux de la région de Diffa qui se sont déjà engagés dans cette entreprise sans lendemain … de rebrousser chemin pendant qu’il est encore temps car, plaise à Dieu, Boko Haram sera vaincu», a encore dit SEM Issoufou Mahamadou.

« L’avenir est dans la construction patiente d’une nation nigérienne forte et prospère. L’avenir est dans la paix, la sécurité sur l’ensemble de notre vaste territoire. L’avenir est dans la consolidation et la stabilité des institutions démocratiques. L’avenir est dans l’effort soutenu du développement économique et social du pays », a conclu le Chef de l’Etat.

Le Président Issoufou Mahamadou était accompagné d’une forte délégation comprenant notamment des membres du gouvernement et ceux du corps diplomatique accrédités au Niger.

Il a été accueilli à son arrivée en fin de matinée à Dirkou, à la passerelle de l’avion, par le Gouverneur de la Région d’Agadez, le Colonel Major Mamadou Fodé Camara, puis salué par le Préfet du Département de Bilma, M. Issoufou Issoufa, le Maire de la Commune Rurale de DirkouM. Boubacar Djerome, celui de la Commune Urbaine de Bilma M. Abba Marouma ElhadjLaoual et les autorités administratives et coutumières de la Région dont le Sultan de l’Air.

Tout comme à Dirkou, les populations de la Commune Urbaine de Bilma étaient venues nombreuses accueillir le Chef de l’Etat, le féliciter et le remercier pour les importantes réalisations dans leur département dans le cadre du Programme de Renaissance du Niger.

Lire l’intégralité du discours prononcé par le Président de la République devant les populations de Bilma.

DISCOURS PRONONCE A BILMA PAR S.E.M. MAHAMADOU ISSOUFOU, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, le 11 FEVRIER 2015





MESDAMES ET MESSIEURS,

POPULATIONS DU KAWAR,



Permettez-moi de vous dire combien je suis heureux de me retrouver aujourd’hui parmi vous, ici, à Bilma. Permettez-moi aussi de vous remercier pour votre mobilisation exceptionnelle qui témoigne, une nouvelle fois, de votre tradition légendaire d’hospitalité, tradition qui est partagée par l’ensemble des populations nigériennes qui sont, comme on le sait, fondamentalement contre la xénophobie, contre le régionalisme, contre l’ethnocentrisme, pour les valeurs de paix et de tolérance. L’Islam, cette religion qui a touché, pour la première fois, l’espace Nigérien actuel, par le Kawar, ne nous enseigne pas autre chose. En effet, ce fut en 666 de l’ère chrétienne, soit en 44 du calendrier musulman, que le grand général musulman, Oqba Ibn Nafi, un des compagnons du prophète, foula du pied le sol du Kawar, faisant de votre région la première région islamisée du Niger. Le lieu ditAïnFarras témoigne aujourd’hui encore du passage de ce grand général. Par conséquent, d’où pourrais-je, mieux qu’à partir d’ici, rappelerles valeurs humanistes de l’Islam qui considère qu’en tout être humain coexistent à la fois l’homme et la bête et qui nous prescrit le grand Jihad, le Jihad intérieur, celui de l’homme contre la bête. A l’homme qui est en nous, qui doit dominer la bête qui est aussi en nous, il est prescrit le respect de la vie humaine, lerespect dû aux parents, le devoir d’hospitalité, la tolérance, le pardon, la lutte contre les inégalités, la solidarité, la justice, la lutte contre la corruption, le travail, l’endurance, la patience, la sagesse, l’humilité, le courage, le sens de l’honneur. Je vous demande, populations du Kawar, vous dont le territoire est le premier à avoir reçu l’Islam, de contribuer à répandre ces valeurs dans l’ensemble de notre société. Je vous le demande parce qu’à notre frontière, un pays ami, la Libye, est dans une situation de chaos avec certaines parties de son territoire devenues des sanctuaires pour le terrorisme. Nous avons le devoir d’aider ce pays à retrouver la paix qui passe par la réconciliation de tous les Libyens, en particulier la réconciliation de toutes les communautés de sa partie sud, frontalière avec le Kawar. Je vous le demande parce qu’aujourd’hui, au nom de l’Islam, des bandits sans foi ni loi travaillent contre l’Islam, en tuant, en son nom, jusqu’au parricide, en violant, toujours en son nom, des femmes, notamment des jeunes filles, en volant et en pillant. Je vous le demande, parce que ces bandits nous ont déclaré la guerre en s’attaquant à notre pays, à nos forces de défense et de sécurité, le Vendredi 6 Février à Bosso et à Diffa.

Populations du Kawar,

BokoHaram nous a déclaré la guerre.BokoHaram trouvera face à lui un peuple soudé avec son armée. Il en sera ainsi parce que le programme de BokoHaram, en se fixant pour objectif d’interdire d’apprendre les connaissances accumulées par l’occident, connaissances accumulées, en réalité, par toute l’humanité, contredit les propos du prophète (PSL) qui recommandait d’aller chercher la connaissance partout, au besoin jusqu’en Chine et d’apprendre du berceau à la tombe.BokoHaram a choisi de mettre, délibérément, l’obscurantisme au centre de son programme. Il s’agit là d’un cas unique dans l’histoire de l’humanité car, à ce que je sache, jamais auparavant une organisation ne s’était fixéun tel objectif.Le peuple Nigérien ne peut accepter un tel programme. Je salue et félicite ses représentants, de la majorité comme de l’opposition, qui ont décidé à l’unanimité d’autoriser le Gouvernement à envoyer des troupes au Nigéria, solidairement avec les autres pays du bassin du lac Tchad et le Bénin. Le consensus auquel ils sont parvenus atteste de leur maturité politique et montre que notre classe politique est capable de taire ses contradictions dès que sont en jeu les intérêts vitaux du pays. Je demande aux représentants du peuple de prolonger le consensus auquel ils sont parvenus dans l’hémicycle par des actions de sensibilisation des populations sur le terrain. Je demande la même chose à l’ensemble de la classe politique, à la société civile, aux leaders traditionnels, religieux et aux opérateurs économiques. Je lance donc un appel à la mobilisation générale. Je suis heureux de le faire depuis Bilma. Face à l’ennemi, faisons la paix des braves. L’histoire ne retiendra pas que nous avons failli à notre devoir de nous battre alors que le pays est menacé. L’histoire ne retiendra pas que notre peuple a commis la lâcheté de s’agenouiller devant un ennemi qui veut couvrir notre pays de ténèbres. Le peuple doit soutenir les forces de défense et de sécurité, notamment par le renseignement.BokoHaram n’a, plaise à Dieu, aucun avenir. Aussi, je demande aux jeunes, notamment ceux de la région de Diffa d’en prendre conscience, de ne pas tomber dans le piège de sa propagande, de ne pas céder à ses sirènes. Je demande aux jeunes, qui se sont déjàengagés dans cette entreprise sans lendemain, de se ressaisir,de changer de camp, de rebrousser chemin pendant qu’il est encore temps car, plaise à Dieu, BokoHaram sera vaincu. L’avenirest ailleurs. L’avenir est dans la construction patiente d’une nation nigérienne forte et prospère. L’avenir est dans la paix, la sécurité sur l’ensemble de notre vaste territoire. L’avenir est dans la consolidation et la stabilité des institutions démocratiques. L’avenir est dans l’effort soutenu du développement économique et social du pays.



Populations du Kawar,

Oui, l’avenir est dans la construction d’une nation nigérienne forte et prospère. C’est àcela que le Gouvernement travaille depuis bientôt quatre(4) ans. Depuis quatre ans, le gouvernement a impulsé d’importantes réalisations au profit du peuple Nigérien. C’est ainsi que, s’agissant du Kawar, plus de trois milliards de francs ont été dépensés dans les projets de développement, dans la sécurité alimentaire et les investissements directs de l’Etat. Cela concerne la sécurité, la gouvernance, l’initiative 3N, les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’eau. Le Gouvernement a décidé de mettre en œuvre un programme de montée en puissance des forces de défense et de sécurité dans votre région, avec notamment la mise en place de nouvelles infrastructures militaires, pour en assurer la sécurité. Les premières réalisations vont commencer cette année avec la transformation du poste militaire de Madama en bataillon.

S’agissant de la santé, il sera construit, ici à Bilma, sur financement de l’Union européenne, un hôpital de district dont le processus d’approbation du dossier d’appel d’offre est en cours. L’effort consacré à l’initiative 3N, à l’éducation, à l’accès à l’eau se poursuivra.

La découverte des dépôts aurifères dans la région du Djadopermet d’occuper de nombreux orpailleurs dont le travail sera mieux organisé. Des permis de recherche ont été octroyés à la SOPAMIN en vue de découvrir les gisements primaires. Le Gouvernement a par ailleurs décidé d’interdire l’accès des sites aurifères à tous les étrangers.

Au plan pétrolier, il a été découvert du pétrole sur le permis de Bilma, avec des réserves récupérables de 43 millions de barils dont l’exploitation se fera dans le même cadre que les nouvelles réserves du site d’Agadem. La mise en exploitation de ces réserves permettra aux collectivités de la région d’avoir des ressources financières supplémentaires. Le Kawar est donc promis à un bel avenir. Mon ambition est de le souder au reste du pays en réduisant les distances qui l’en séparent à travers notamment la réalisation, à moyen terme, de la route frontière-Libye-Dirkou-Agadem-N’Gourti-N’Guigmi, ainsi que la route Dirkou–Bilma-Agadez. En effet, les infrastructures de communication ont de tout temps eu un intérêt non seulement économique mais aussi politique, en contribuant au rapprochement des communautés et par conséquent à la création de la Nation.



Populations du Kawar,

L’avenir est radieux, mais les difficultés sont nombreuses. Nous avons un environnement difficile, un climat austère mais la nature a doté notre pays de ressources du sous-sol dont la mise à jour et l’exploitation permettront à notre peuple d’atteindre le niveau de prospérité qu’il mérite. Cela est possible. Cela est possible si nous avons la paix et la sécurité. Cela est possible si nous arrivons à mettre en place des institutions démocratiques stables et fortes. Cela est possible si nous redoublons d’ardeur au travail. Cela est possible si nous restons unis et j’espère que l’appel à l’unité, que je viens de lancer de Bilma, sera entendu par tous et par toutes !



Que Dieu bénisse le Niger !



Je vous remercie.

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