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Entretien avec Modi Alzouma Moussa, l’auteur de « Le régicide du 9 avril 1999 – Ombres et lumières » :« Ce livre va peut-être booster le débat sur la mort de Baré »
Publié le vendredi 13 fevrier 2015   |  Le Monde d'Aujourd'hui


MODI
© Autre presse par DR
MODI ALZOUMA Moussa, conseiller en communication du président de l’Assemblée nationale


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Bonjour Monsieur Modi, vous venez de publier un livre sur la mort du Président Baré « Le régicide du 9 avril 1999 », le tout premier livre sur cette affaire, 15 ans après l’évènement. Pourquoi avoir écrit un tel livre ?



Je voudrais d’abord vous remercier pour cette belle opportunité que vous m’offrez de parler de ce livre, particulièrement pour expliquer les motivations qui m’ont amené à entreprendre ce projet assez délicat que j’ai entamé, je le souligne, pratiquement au lendemain du 9 avril 1999. J’ai d’abord commencé à compiler la documentation y afférente ; ensuite j’ai commencé à approcher quelques acteurs, mais cela n’a pas été du tout facile.

Pour revenir à votre question, j’ai écrit ce livre par souci d’apporter ma part d’éclairage par rapport à cet évènement douloureux de l’histoire politique du Niger ; dire avec le maximum d’objectivité ce que j’ai pu glaner comme informations au cours de ces années. Je n’ai aucune prétention en écrivant ce livre qui se veut comme une contribution au débat démocratique sur la mort du Président Baré.

A combien d’exemplaires avez-vous tiré ?

A mille exemplaires ! Mais je compte bien, dès que l’opportunité se présente, de faire une réédition de cet ouvrage.

Est-ce votre premier livre ?

Oui et non. Oui parce qu’il s’agit bien de mon tout premier livre. Non parce que j’ai déjà été co-auteur en 1998 d’un livre, « Saison d’amour et colère » avec d’autres écrivains en herbe. C’était aux Nouvelles éditions Africaines (NEA) sous la direction de Boubacar Boris Diop du Sénégal et de Hélène Besançon de Suisse.

Votre livre parle d’un sujet assez délicat. Comment êtes-vous parvenu à rassembler autant d’informations sur cette question ?

Je le disais tantôt, j’ai d’abord commencé à compiler toutes informations documentaires qui me paraissaient intéressantes ; je l’ai fait au fil des ans et il y avait tellement de choses qu’en fin de compte, c’est choisir les aspects les plus importants qui était difficile. Parallèlement, j’ai commencé aussi à élaborer des guides d’entretien …par ce que j’apprenais dans les sources écrites. Le gros obstacle, c’est d’amener les gens à parler, ce à quoi la plupart des acteurs se refusaient. Il fallait laisser passer le temps, les passions s’apaiser. Il faut le dire tout de suite, pour beaucoup de ces acteurs, je me suis contenté de leurs propos dans le feu de l’action, c’est-à-dire soit du vivant du Président Baré, soit au lendemain de sa mort. Ces acteurs en question ont parlé à un moment important et ce qu’ils ont dû dire est nettement plus important que ce qu’ils pourraient dire aujourd’hui avec le recul. Malgré les difficultés et la sensibilité de la question, j’ai eu des bonnes volontés qui ont accepté de me confier leurs parts de témoignages. Je tiens à leur renouveler mes sincères remerciements car leurs témoignages ont incontestablement apporté une part de lumière sur certains pans de cette histoire. Parmi eux, certains ont préféré gardé l’anonymat, mais cela n’enlève rien à la qualité et à la crédibilité de leurs témoignages.

Des gens pourraient chercher à savoir à qui profite ce livre ?

Ça ne manquera sans doute pas. Vous savez, en écrivant ce livre, je savais qu’il pourrait susciter des interprétations malheureuses. Cependant, il reste qu’en le lisant entièrement et avec lucidité, le lecteur se rendra aisément compte que ce livre ne fait ni la part belle à quelqu’un, ni le procès de qui que ce soit. J’ai simplement essayé, conformément à mon devoir d’honnêteté et à la déontologie du métier que j’ai appris sur les bancs de l’école, à analyser sans passion et sans parti pris l’évènement du 9 avril, les motivations objectives qui l’ont suscité ainsi que la gestion politique de l’après-9avril 1999.

Beaucoup de gens pourraient penser que le livre est commandité par la famille Baré…

Ce qui est totalement faux. D’abord je ne suis pas militant du RDP Ja’ama et de la famille Baré, je ne connais personnellement que Souleymane Baré que j’ai rencontré pour la première fois en 2008, je crois, lors d’un de ses voyages à Dakar où je travaillais à l’époque. Il n’y a d’ailleurs aucun indice probant dans le livre qui laisserait penser une telle aberration. Lorsque vous lisez ce livre, vous remarquerez que je précise avoir rencontré par exemple l’ancien Premier ministre Ibrahim Assane Mayaki pour lequel j’ai le plus grand respect. Mais, vous ne pourrez pas dire que j’ai été partisan dans l’analyse des faits parce qu’ayant volontairement tu certains aspects le concernant. Je n’ai arrangé personne, mais je n’ai non plus démoli personne.

Ce livre révèle des choses que les Nigériens ignorent totalement. A votre avis, quel est le mérite de ce livre ?

Ce n’est pas à moi de dire les mérites de ce livre mais à vous, au lecteur d’une façon générale. Cependant, je peux vous affirmer que j’ai déjà reçu les avis de grandes références au Niger. Au-delà du Niger, ce livre va faire l’objet de débats, de fiches de lecture et de recensions dans des médias internationaux. Si vous tenez à une réponse, je vous dirais que ce livre va peut-être booster le débat sur cet évènement.

Propos recueillis par Amadou BELLO

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