Errant dans la forêt dense de la politique nigérienne inconstante qui a permis au tapissier de devenir le milliardaire qui nargue les pauvres, milieu qu’il a quitté il n’y a pas si longtemps, Zakaï a connu un parcours atypique, rocambolesque à tout pointe de vue.
L’homme a du flair et chaque fois qu’il sent venir une menace, courroucé de mille peurs, le Caméléon bipède change de couleur : jaune, puis rouge-vert, bleu-ciel-rouge et aujourd’hui tristement rose… Cette capacité d’adaptation est d’autant plus compréhensible qu’il s’agit d’un homme qui a choisi de faire fortune par la tricherie et le gangstérisme économique. Il a, pour ce faire, sa marque de fabrique : les surfacturations dit-on, et les marchés non exécutés mais payés cash sur le dos du contribuable Nigérien spolié.
Toutes les fois que l’homme fait ses revirements spectaculaires, souvent à 180°, il ne l’aura fait pour aucun idéal, il a seulement ce désir d’être le seul homme puissant du Zarmaganda qui croit qu’avec de l’argent il peut toujours s’acheter un électorat oubliant que bien de ces hommes sont fatigués de ses retournements de veste et pour leur dignité, ne peuvent le suivre ad vitam aeternam dans ce sport dégelasse.
La dernière prouesse de « Bouli Kourgné » a été réalisée sous la Renaissance lorsque la machine Guri, dans sa traque, pour apeurer et débaucher des militants supposés influents pour envahir son système prédateur, l’homme craignant comme hier d’aller en prison, a réfléchi et s’est décidé : se roser ou mourir et depuis, l’ancien « tapissier brocanteur » hué par les Camarades, est devenu l’ami qui fait croire qu’il peut reverser dans le PNDS l’électorat envié du MNSD et de Lumana dans les régions de Tillabéri et de Niamey.
Sans doute que l’homme trouvera des hommes et des femmes prêts à prendre son argent mais jamais il ne réussira à prendre un seul vrai militant de ces partis. Du reste, l’homme avait déjà prêté ses services à Feu Baré qui à midi pile, s’étant rendu compte que dans les isoloirs, les sacs étaient bourrés de ses bulletins jaunes, s’était résolu, par son ministre de l’intérieur, par dissoudre la CENI. Mais le Zakaï national doit être sûr d’une chose : un jour pour ce qu’il a indûment pris à l’Etat, il va répondre et il rendra gorge !
