Plus de 160 personnes soupçonnées d’être liées à Boko Haram ont été arrêtées dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, qui a été début février la cible d’attaques meurtrières des islamistes, a annoncé aujourd’hui la police nigérienne. « Nous tenons à remercier de vive voix la population de la région de Diffa, dont la franche collaboration a permis de mettre la main sur plus de 160 individus suspects », a affirmé Adily Toro, le porte-parole de la police nationale, lisant un communiqué à des télévisions locales.
Les suspects, poursuivis « pour terrorisme et association de malfaiteurs en relation avec une organisation terroriste », sont « actuellement interrogés » par « les services de lutte contre le terrorisme », a déclaré M. Toro, qui n’a pas précisé leur identité.
La population de la région de Diffa, « meurtrie après le choc occasionné par les lâches actions de Boko Haram », « s’est rangée du côté des forces » de sécurité, avec lesquelles elle « collabore entièrement » pour « dénoncer les éventuelles membres de cellules dormantes », a-t-il assuré. Plusieurs dizaines d’autres suspects ont été interpellés près de Zinder, la deuxième ville du pays, située à environ 400 km de Diffa, vers laquelle « près de 10.000″ habitants de Diffa ont fui, avait déclaré dimanche Kalla Moutari, le gouverneur de cette région.
Ces suspects ont été « renvoyés et pris en charge par la cellule antiterroriste à Niamey », dont les investigations doivent permettre d’établir s’il s’agit bien de membres du groupe islamiste armé, avait ajouté le gouverneur. La zone de Diffa est visée depuis 10 jours par une série d’attaques meurtrières, les premières perpétrées par Boko Haram au Niger.
Le Niger a été attaqué quelques jours avant que son Parlement n’autorise, lundi dernier, l’armée nationale à entrer au Nigeria, son grand voisin du sud, pour participer à la force régionale chargée de combattre les insurgés islamistes. Dans la foulée, le gouvernement a décrété l’Etat d’urgence durant deux semaines dans la région de Diffa en vue de renforcer les pouvoirs des forces de sécurité, notamment en terme de perquisition. Quelque 3.000 soldats nigériens sont déployés depuis fin 2014 dans la zone frontalière du Nigeria.
A l’appel de la coalition au pouvoir au Niger, des marches sont programmées mardi dans tout le pays contre Boko Haram. Des ONG, syndicats, associations religieuses et estudiantines ont appelé sur les médias locaux leurs militants à participer à ces manifestations.