Moulaye Hassane, chercheur en études arabes et islamiques à l’Institut de recherche en sciences humaines de Niamey, analyse la progression des idées sectaires véhiculées par Boko Haram alors que le Niger est entré en guerre la semaine dernière contre l’organisation islamiste.
Qu'elle est la situation aujourd'hui au Niger?
Le problème de notre administration, c’est que le devoir de résultat n’existe pas. Même si nous voulons encore construire un Etat démocratique et rationnel, la population, d’une manière générale, sauf les cercles qui gravitent dans les prébendes du pouvoir, ne croit plus à ce projet dont elle a été écartée. Dès lors que tout s’achète, que tout se vend, jusqu’au permis de conduire, quelle attitude adopter face à un Etat défaillant qui, d’un coup, semble saisi par la gravité de la situation dans la région et claironne : «la République est en danger et Boko Haram est dans la place» ?