Déclaration de presse de la Direction Générale de la Police Nationale : Plus de 160 individus suspectés arrêtés pour association de malfaiteurs en relation avec une organisation terroriste
La Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) a rendu publique une déclaration de presse, lundi dernier, à Niamey. Dans cette déclaration lue par l'officier de Police Adili Toro Maïnassara, chef du Service Central Information, Communication, Relations Publiques et Sports à la DGPN, la Police Nationale a rappelé les événements en cours dans la région de Diffa, relativement aux attaques perpétrées par la secte Boko Haram contre notre pays. La DGPN a par ailleurs annoncé l'arrestation de 160 individus suspectés d'association de malfaiteurs en relation avec une organisation terroriste.
Dans cette déclaration, la Police Nationale note que jusqu'au 6 février 2015, le territoire nigérien avait été épargné de la folie meurtrière de la nébuleuse Boko Haram. ''La région de Diffa, à l'époque, lui servait en quelque sorte de base de repli et de réservoir de recrues. Par ailleurs, la présence des éléments de l'opération N'GAA (bouclier), était assez dissuasive'', indique la déclaration de presse.
Cependant, le 6 février 2015, Boko Haram a osé attaquer de front les positions tenues par les FDS nigériennes. ''C'est ainsi que le poste frontalier de Bosso, tenu par des éléments de la Gendarmerie et de la Garde Nationale, a été la cible de Boko Haram, occasionnant la mort de sept (7) éléments des FDS. La riposte de nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité nigériennes, en collaboration avec l'Armée tchadienne, ne s'est pas fait attendre et l'ennemi a été bouté hors du territoire national, après avoir subi de lourdes pertes. Pas moins de 200 de ses membres ont été neutralisés. Le même jour, l'armée de l'air nigérienne a pilonné les positions de Boko Haram à la frontière nigéro-nigériane'', précise la même source.
D'autre part, poursuit l'officier de Police Adili Toro Maïnassara, le 8 février 2015, un obus tiré depuis ses positions par Boko Haram, a fini sa course dans le marché de Diffa et a entrainé la mort d'une personne et blessé plusieurs autres. De même, a-t-il rappelé, le lundi 9 février, aux environs de 17h 10mn, une explosion a eu lieu non loin de la Douane. Il s'agit d'une femme kamikaze qui a refusé d'obtempérer aux sommations et a été abattue par les éléments de l'unité anti terroriste. Les artificiers ont fait exploser la charge. Seule la femme kamikaze est décédée.
Aussi, a indiqué l'officier de Police Adili Toro Maïnassara, ''en application de l'article 68 de la Constitution du 25 novembre 2010, de la loi n°98-024 du 11 août 1998 et de la loi n°2002-30 du 31 décembre 2002, l'état d'urgence a été proclamé dans la région de Diffa, sur proposition du ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses (MI/SP/D/AC/R), par décret pris en Conseil des ministres le mardi 10 février 2015, pour une durée de quinze (15) jours, à compter du 11 février 2015 à 00H''.
Comme l'explique la Police Nationale, conformément aux textes ci-dessus visés, l'état d'urgence attribue à l'autorité civile, responsable du maintien de l'ordre, des pouvoirs exceptionnels en plus des pouvoirs de Police du temps normal.
En plus clair, poursuit la déclaration, «la proclamation de l'état d'urgence donne pouvoirs au MI/SP/D/AC/R, au gouverneur et aux préfets d'interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixées par arrêté; d'instituer, par arrêté, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé; d'interdire le séjour dans tout ou partie de la région ou du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics ; d'ordonner les perquisitions à domicile de jour et de nuit ; de prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que des émissions audiovisuelles et radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales. Le MI/SP/D/AC/R, peut prononcer l'assignation à résidence de toute personne résidant dans la zone, dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics ».
La même source poursuit en précisant que ''le MI/SP/D/AC/R, le gouverneur ou le préfet peuvent ordonner la remise des armes blanches et des armes à feu, ainsi que des munitions correspondantes, et prescrire leur dépôt entre les mains des autorités dans les lieux désignés à cet effet. Les armes remises en vertu des dispositions qui précèdent, donneront lieu à la délivrance d'un récépissé. Toutes les dispositions seront prises pour qu'elles soient rendues à leur propriétaire dans le même état où elles étaient, lors de leur dépôt.
Le MI/SP/D/AC/R, le gouverneur ou le Préfet peuvent ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature. Peuvent également être interdites, à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre''.
L'officier de Police Adili Toro Maïnassara poursuit en notant qu'après le choc occasionné par ces lâches et veules actions de Boko Haram, la population de la région de Diffa s'est rangée du côté des FDS avec lesquelles elle collabore entièrement pour dénoncer les éventuels membres des cellules dormantes de Boko Haram et autre affidés. Aussi, la Police Nationale remercie-t-elle, de vive voix, la population de la région de Diffa ''dont la franche collaboration a permis de mettre la main sur plus de 160 individus suspects qui sont actuellement interrogés par le Service Central de lutte contre le Terrorisme pour association de malfaiteurs en relation avec une organisation terroriste''.
Il a précisé qu'au cours de ces différentes interpellations, les FDS ont fini par mettre la main sur le nommé Kaka Bounou, un des membres très actifs de la secte Boko haram. Enfin, la Police Nationale demande à la population de faire confiance à l'ensemble des FDS comme elle l'a fait dans le passé afin de permettre à ces derniers de mener à bien leur mission de sécurisation des personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national.