En ces temps où la psychose s’est emparée de la population du fait des incessantes attaques de la secte terroriste Boko Haram, les nigériens sont sur le qui-vive dans toutes les régions du pays, même à Niamey la capitale. Il se raconte que plusieurs quartiers et surtout dans les mosquées, des individus étrangers font l’objet de fouilles minutieuses de la part des autochtones.
En effet, le jeudi 12 février dernier, pendant que les fidèles musulmans s’apprêtent à accomplir la prière de Zouhr dans les environs de 13h30, un individu s’est introduit dans une mosquée juxtaposée au marché de Wadata pour la prière. Le fameux fidèle portait un sac noir qu’il avait pris soin de déposer à ses côtés. Ce qui a réveillé les soupçons des autres fidèles musulmans. Tranquillement, il prend place dans la mosquée en attendant le début de la prière. C’est alors que certains fidèles détalent de la mosquée en criant, Boko Haram, Boko Haram.
En un clin d’œil, la mosquée s’est vidée de tout son contenu sauf une seule personne : l’Imam. Certains fidèles appellent à lyncher l’étranger, car selon toute vraisemblance, c’est un élément de la nébuleuse Boko Haram. Pendant que les milices se préparent au dehors pour attaquer la mosquée et extirper l’individu, l’Imam de la mosquée s’est calmement levé et fouille de fond en comble le sac du soupçonné. Ensuite, il lui fouille aussi tout le corps par mesures de prudence. Rien de tout ce que l’on pensait.
Le fidèle est un frère ordinaire. Il n’est pas aussi dangereux que le pensaient les autres fidèles. Après cette fouille minutieuse et n’ayant rien constaté d’anormal, l’Imam s’empare de son micro pour rappeler les fidèles à regagner la mosquée, car en réalité, l’individu ne porte rien sur lui. Si certains fidèles musulmans ont accepté de reprendre leur place dans la mosquée, plusieurs ont préféré prier à l’extérieur de la Maison de Dieu, car ne sait jamais. La prudence est mère de sécurité.
C’est donc in extremis que cet individu avait été sauvé par l’Imam. Après la prière, c’est la baraka générale et les gens ont regagné leurs lieux de commerce. Cette affaire de Boko Haram est en train de pourrir la vie des populations. Heureusement que nos forces de défense et de sécurité ont pu circonscrire le mal. Tout est bien qui finit bien. Les choses sont rentrées dans l’ordre. En tout cas, la vigilance doit être de mise actuellement, car l’on ne sait jamais. Tout peut arriver. Les éléments de Boko Haram n’ont pas d’odeur, ils n’ont pas de forme différente de celle des autres mortels, à la seule différence qu’eux, sont là pour tuer et non pour sauver.
Chapeau en tout cas à l’Imam de la mosquée qui a pris son courage à deux mains non seulement en fouillant le fidèle inconnu mais aussi en prévenant les autres fidèles de ne pas lyncher leur « frère ».