Dans ce qui est communément appelé l'affaire du ''scandale BIA Niger", premier établissement historique du pays et deuxième sur la place bancaire de Niamey, l'eau continue de couler sous les ponts. La traque des débiteurs (plus de 26 milliards de f CFA de créances douteuses et litigieuses) engagée par les nouvelles autorités de la banque passe à une vitesse supérieure. Sur injonction de la banque, le tribunal de Niamey a ordonné illico presto le gel des comptes de THS-Niger appartenant à l'homme d'affaires français Michel Dreyfus.
Le tribunal commercial de Niamey ordonne le gel des comptes de la société de leasing d'avions THS. La justice livre bataille contre les mauvais payeurs de BIA Niger. Malgré les injonctions de la direction générale de la banque, bon nombre de débiteurs ne sont pas prêts de transiger pour passer à la caisse. Dans un rapport d'audit réalisé par le cabinet Mazars dont le contenu aux allures explosives a été révélé en exclusivité par Les Afriques dans sa livraison du 26 février 2014, il a été fait mention que la valeur brute du portefeuille de BIA Niger est passée de 48 milliards à 94 milliards (comprenant créances impayées et immobilisées, passées de 1 milliard à 6 milliards de f CFA et créances douteuses et litigieuses (6 milliards à 20 milliards) et des provisions en créances en souffrance de 4 milliards à 16 milliards. Les conclusions du rapport épinglaient plusieurs administrateurs et entreprises de renom du marché nigérien. Si certains débiteurs ont opté pour une conciliation avec la banque, la plupart rechignent à transiger et sont en contentieux judiciaire devant des juridictions commerciales. Le dossier se corse et les dégâts collatéraux prennent de l'amplitude.
La société de leasing d’avions THS-Niger, établie à Niamey, dont l’un des principaux actionnaires est le Français Dreyfus, en conflit ouvert avec la BIA devant la juridiction de Nanterre (banlieue parisienne) a vu ses comptes bancaires domicilier à Sonibank, Ecobank, et Banque Atlantique, gelés. Sur injonction du tribunal commercial de Niamey saisi par le directeur général de BIA Niger, Ouloumoudou, qui n'est autre que l'ancien ministre des Finances, pour recouvrer sa dette estimée à 1 milliard 600 millions de Fcfa. Beaucoup ergotent ça et là que la descente aux enfers des affaires du Français Michel Dreyfus, patron de THS-Niger, a commencé après que ce dernier ait perdu le très juteux contrat du personnel d'Areva entre Niamey et les mines d'Arlit au profit de la compagnie Chalair.