Le gouvernement constitué en août 2013 intégrait des membres de l'opposition. Certains d'entre eux ont démissionné par la suite car ils s'estimaient sous-représentés. Les autorités ont pris des mesures de sécurité strictes pour lutter contre le terrorisme, en limitant par exemple la liberté de circulation dans certains quartiers de Niamey, la capitale, où se trouvent les ambassades étrangères. Le Niger accueillait plus de 57 000 réfugiés à la fin de l'année. Parmi eux, 16 000 avaient fui leur foyer soit en raison du conflit qui a fait rage au Mali en 2013 soit à cause des violences persistantes dans le nord-est du Nigeria.
Évolutions législatives, constitutionnelles ou institutionnelles En mai, plus de 30 membres du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine, une formation d'opposition, ont été arrêtés. Ces arrestations étaient en lien avec l'enquête sur les coups de feu qui avaient visé le domicile d'un député du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, et sur l'attentat au cocktail Molotov contre le siège de ce parti. Les personnes interpellées ont été maintenues en détention entre deux semaines et trois mois et accusées d'atteinte à l'autorité de l'État. Leur procès n'avait pas débuté à la fin de l'année.
Conflit armé
Des groupes armés, parmi lesquels le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et Boko Haram, ont lancé des attaques contre différentes villes du pays en 2013 et 2014, s'en prenant également à des civils.
En octobre, des groupes armés ont attaqué simultanément un poste de sécurité du camp Mangaïzé accueillant des réfugiés maliens, la prison d'Ouallam, et des militaires qui patrouillaient à Bani Bangou. Toutes ces actions ont eu lieu dans la région de Tillabéry, non loin de la frontière avec le Mali, et provoqué la mort d'au moins neuf membres des forces de sécurité.
Recours excessif à la force
En mai, des étudiants ont manifesté pour protester contre des retards dans le paiement de leur bourse. La police a fait usage d’une force excessive pour réprimer le mouvement. Au moins 30 étudiants ont été blessés et 72 arrêtés et remis en liberté après 19 jours de détention. Une grève de la faim a été lancée pour dénoncer ces arrestations. Les étudiants ont été accusés de vandalisme et de destruction de biens publics. Ils étaient en liberté conditionnelle à la fin de l'année.
Liberté d'expression – défenseurs des droits humains et journalistes
En janvier, deux journalistes, dont Soumana Idrissa Maïga, le directeur du quotidien privé L’Enquêteur, ont été inculpés de complot contre la sûreté de l’État à l'issue d'une garde à vue de 96 heures dans les locaux de la police de Niamey. Ces poursuites ont été engagées après la publication d'un article citant les propos de certaines personnes selon lesquelles le compte à rebours avait commencé pour le pouvoir en place. Aucun procès n'avait encore été organisé à la fin de l'année.
Le 18 juillet, Ali Idrissa, le coordonnateur de Publiez ce que vous payez (PCQVP), un réseau constitué d'organisations de la société civile, a été placé en garde à vue à deux reprises après une conférence de presse durant laquelle il avait appelé la société française AREVA à respecter le droit minier nigérien et déclaré que les relations franco-nigériennes étaient teintées de néocolonialisme. Ce jour-là, 10 autres dirigeants d'organisations de la société civile ont également été arrêtés à Niamey puis remis en liberté le soir-même.
Justice internationale
En mars, Saadi Kadhafi, l'un des fils du colonel Mouammar Kadhafi, a été extradé vers la Libye. Il séjournait au Niger pour « raisons humanitaires » depuis septembre 2012. Il y avait de sérieuses raisons de douter de la capacité des autorités libyennes à garantir un procès équitable, devant une juridiction civile ordinaire, dans ce dossier et dans d'autres affaires similaires concernant des fidèles de l'ancien dirigeant libyen, et il était à craindre qu'une condamnation à mort ne soit prononcée à l'encontre de son fils.