Entretien avec M. Hankourao Bri Kassoum, Maire de la Commune Urbaine de Diffa : « Nos militaires, gendarmes, gardes nationaux et policiers ont vaillamment défendu et sécurisé la ville»
La ville de Diffa a été victime d'une attaque du groupe terroriste Boko Haram, le 6 février dernier. L'attaque, bien que repoussée par les FDS, a provoqué un départ massif des populations paniquées vers d'autres localités du pays. Deux semaines après les évènements douloureux et traumatisants, nous nous sommes rendus sur place et rencontré le maire de la commue urbaine de Diffa M. Hankourao Bri Kassoum. C'est un maire décontracté, confiant et rassuré qui nous a accueillis dans sa résidence. Preuve que la sécurité et le calme sont revenus à Diffa grâce à la vaillance des forces de défense et de sécurité, l'homme nous a proposé un tour dans la ville à pied et décidé de nous entretenir à ciel ouvert dans une rue de sa ville non loin du marché central.
Monsieur le maire, depuis l'attaque du 6 février, certaines langues disent que Diffa s'est totalement vidée et que les attaques continuent. Qu'en est-il exactement à ce jour du 17 février ?
Merci de me donner l'occasion de me prononcer sur la situation de notre commune après l'attaque du groupe terroriste Boko Haram contre Diffa. Effectivement après ces évènements la population a été vraiment effrayée par les bruits assourdissants de canons, des armes lourdes. Vous comprenez bien qu'il s'agit d'un fait nouveau, certaines personnes n'ont jamais entendu un seul bruit d'arme dans leur vie. Si brutalement réveillés par les combats, les habitants ont été profondément apeurés et beaucoup ont quitté la ville dès que les combats ont cessé et que les assaillants aient été repoussés loin de la ville. Beaucoup de gens n'ont pas pu résister, gagnés par la peur. Il s'agit principalement des femmes et des enfants. C'est tout à fait normal, je pense. Les gens ont évacué leurs familles, surtout suite aux rumeurs folles sans cesse distillées dans la ville par des groupes d'activistes faisant étant d'une éventuelle prise de la ville par Boko Haram. La psychose s'est installée. Certains habitants se sont terrés chez eux, d'autres ont préféré quitter temporairement. Mais après deux jours d'accalmie, les habitants, qui ont pu rester dans la ville, ont bien heureusement commencé à vaquer à leurs occupations, à reprendre leurs activités.
Peut-on dire qu'à ce jour la situation est redevenue normale et que la population commence à rentrer ?
Dieu merci aujourd'hui, nos Forces de Défense et de Sécurité ont fait de leur mieux. Elles se sont battues et aujourd'hui le calme est revenu dans notre ville. Comme vous pouvez le voir derrière moi il y a le marché, les commerçants sont de retour, les enfants jouent dans les rues et les habitants sortent de leurs maisons. En ville certaines boutiques sont ouvertes. Ça fait plus de trois(3) jours que nous n'avons entendu aucun coup de fusil. Alhamdlillah ! Nous remercions le gouvernement pour avoir donné aux FDS les moyens de nous défendre et de nous sécuriser.
Est-ce que les habitants ayant quitté ont commencé à revenir ?
Bien sûr que oui. Ceux qui se sont déplacés et qui se sont installés à Zinder, Gouré et d'autres villes ou villages sont en train de rentrer. Les compagnies de transport ont repris leurs activités. D'autres reviennent même à pied. Vous pouvez le constater dans la ville. L'animation reprend petit à petit. Nous avons encouragé les gens à revenir. Le gouverneur a lui aussi lancé un appel pour que les gens reviennent. Cet appel est bien entendu par les populations. Nous avons même autorisé la réouverture du marché central. Les uns et les autres ont renoué avec le petit commerce, avant vous ne voyez pas cela. Aujourd'hui Dieu merci, les gens sont en train de reprendre leurs activités normales. Le gouverneur nous a demandé d'ouvrir deux portes du marché, le temps de fouiller l'intérieur pour investiguer et voir ce qu'il y a dans ce marché, s'il est secure. L'objectif de cette fouille préalable, c'est d'assurer la sécurité des commerçants qui vont retrouver leurs boutiques et étals ainsi que celle de la clientèle lorsque le marché va être totalement rouvert. L'ouverture ne va pas tardé.
Avez-vous un appel à ceux qui hésitent encore ?
L'appel que j'ai à lancer à ceux qui sont dans la ville c'est de sortir vaquer à leurs activités. A ceux qui sont partis momentanément de la ville, je leur dis de revenir. Le calme est là. Nous avons vu l'effort fourni par l'Etat pour mettre les moyens à la disposition des FDS pour nous défendre et nous sécuriser. Nos militaires, gendarmes, gardes nationaux et policiers ont vaillamment défendu et sécurisé la ville. Nous les en remercions sincèrement et infiniment. Aujourd'hui, il n'y a pas une seule rue de Diffa qui n'est pas sécurisée par nos forces, où il n'y a pas de voitures qui patrouillent. Il n'y a pas de villages où ces patrouilles ne passent pas. Nous pensons qu'on peut dormir tranquille aujourd'hui. Tout habitant de Diffa peut, sans hypocrisie dire que ce dernier temps, il dort tranquille. Nos FDS sont en train d'accomplir valablement leur mission.