« La planification familiale sauve vraiment des vies. La femme et les enfants restent en bonne santé, c'est pourquoi je me suis engagé bénévolement dans les activités de l'Ecole des Maris de mon village, » explique Hassane Oumarou, membre de l'Ecole des Maris de Handaga, district sanitaire de Téra.
Les stratégies de sensibilisation sur les questions de la santé reproduction et de la planification familiale à travers la stratégie dite « Ecoles de Maris » sont en train de changer le comportement de beaucoup d'hommes qui par le passé étaient catégoriquement opposés à la planification familiale.
Les écoles de Maris sont des espaces de réflexions et d'échanges de 12 membres au maximum crées par UNFPA Niger où sont débattus les thématiques liées à la santé de la reproduction et à la planification familiale.
Selon Idrissa Billal, membre de l'Ecole des Maris de Chatouman, district sanitaire de Téra, ils organisent deux réunions par mois pour sensibiliser les époux. « Nous faisons aussi le porte à porte car nous sommes de la communauté et nous connaissons ceux qui sont hostiles à ces questions. Nous les sensibilisons et le plus souvent ça marche, » a-t-il déclaré.
«Aujourd'hui beaucoup de femmes viennent pour la contraception,» témoigne Halimatou Idrissa, agent de santé de case à Kakassi, district sanitaire de Téra. « Par le passé ces dernières ont eu plusieurs maternités rapprochées. Si elles viennent maintenant pour la contraception, cela veut dire que les mentalités sont en train de changer, » certifie sur un ton rassurant Souwaiba Sanoussi, agent de Case de Santé à Tinkim, district sanitaire de Magaria.
Les actions entreprises par les Ecoles des Maris en faveur de la planification familiale ont beaucoup profité aux femmes. C'est le cas de Hassana Abdoul Aziz, 22ans, cinq maternités, deux enfants vivants, rencontrée à la Case de Santé de Kakassi, district sanitaire de Téra. Elle raconte, « Mon mari a été sensibilisé sur la planification familiale à travers une Ecole des Maris. Mon 4ème enfant avait six mois, lorsque j'ai contracté ma cinquième grossesse. Durant mes grossesses précédentes j'étais malade trois jours sur cinq et mes deux enfants sont morts pendant mes grossesses.
Hassana qui a désormais opté pour la contraception orale a aujourd'hui retrouvé la joie de vivre. Elle et son dernier enfant, Abdoulaye, 13 mois se portent en bonne santé. « Je m'occupe bien de mes deux enfants ainsi que de mon mari. Je fais aussi mon pétit commerce de vente de fruit. Quelques années en arrière j'ai peut même pas imaginer cela. Maintenant pour que je décide de tomber enceinte, il faut que Abdoulaye ait 3ans,» a-t-elle conclut le sourire aux lèvres.