Mesdames et Messieurs les leaders de l’ARDR,
Honorables députés,
Chers invités,
Femmes militantes des partis membres de l’ARDR,
Mes chères sœurs
Réunies ce jour mercredi 25 février 2015, les femmes militantes des partis membres de l’ARDR, après une analyse approfondie de la situation socio politique du pays, font la déclaration dont la teneur suit :
Depuis quelques jours, notre pays, le Niger, est agressé par une bande d’assaillants sans foi ni loi regroupés dans la secte boko haram. Face à ce péril majeur nos vaillantes forces de défense et de sécurité se sont dressées et ont fait front avec courage et détermination. De nombreuses familles sont malheureusement endeuillées. À cause de cette guerre injustement imposée à notre pays, beaucoup de familles ont dû fuir les atrocités sans avoir pu emporter le minimum, et ont accouru à Zinder, devenant de ce fait des réfugiées dans leur propre pays. Malheureusement pour ces réfugiés, le gouverneur de cette ville affirme péremptoirement qu’il ne peut pas s’occuper d’eux faute d’argent alors que le Niger s’est occupé aussi bien des réfugiés maliens que des réfugiés nigérians dans ces mêmes conditions.
Quel scandale ? Quelle inconséquence ? Quelle désolation ?
Toujours en rapport avec cette guerre avec Boko Haram, le mardi 17 février 2015, la localité d’Abadam dans la région de Diffa, a été victime d’un bombardement aérien dont l’origine reste jusque-là encore inconnue. Ce bombardement a entraîné la mort de 37 nigériens et plus d’une vingtaine de blessés.
C’est pourquoi, en cette douloureuse circonstance, les femmes militantes de l’ARDR, présentent leurs condoléances attristées à toutes les familles endeuillées, à la population d’abadam en particulier et à l’ensemble du peuple nigérien en général.
Nous demandons d’observer une minute de silence et de dire une prière pour le repos des âmes des disparus. (Amen)
Militantes, Chères sœurs, Chères mères et Chères épouses éplorées qui, plus que les femmes, souffrent des conséquences de la guerre ? Nous vivons les affres de la guerre dans notre chair et dans ce que nous avons de plus cher, nos enfants, nos maris.
C’est pourquoi, nous, femmes militantes de l’ARDR, mères et épouses éplorées, attirons l’attention du gouvernement sur la nécessité pour lui de créer les conditions minimales de cohésion sociale et politique autour de la question sécuritaire et surtout, demandons à cor et à cri aux autorités, d’éviter tous dérapages verbaux et errements susceptibles de mettre en danger les populations de notre pays. Nous pensons que notre pays a plus que jamais besoin de paix et de stabilité. Le Niger n’a pas besoin d’une autre guerre soit-elle interne. C’est pourquoi nous interpellons le président Issoufou Mahamadou pour qu’il mette fin immédiatement à la guerre qu’il mène à l’opposition politique. Le peuple nigérien attend plutôt du président de la république les réalisations de ses promesses jamais tenues.
Femmes militantes de l’ARDR
Il vous souviendra que les députés de l’ARDR avaient unanimement voté, la résolution autorisant l’envoi des troupes nigériennes à l’extérieur. Nous profitons de cette opportunité pour les féliciter pour ce geste patriotique en particulier et pour tout ce qu’ils font en général dans l’hémicycle pour défendre la démocratie, l’Etat de droit et la république.
La même logique, le 12 février 2015, l’ARDR rendait publique une déclaration pour apprécier la situation politique et sécuritaire du Niger au lendemain du vote de cette résolution de l’assemblée nationale. À cette occasion, l’ARDR apportait tout son soutien aux forces de défense et de sécurité.
Aussi, nous, femmes militantes de l’ARDR, faisons cette déclaration et renouvelons avec la plus grande solennité ce soutien ferme à nos vaillantes forces de défense et de sécurité.
Valeureux combattants sachez que nous sommes derrière vous et, prêtes à vous accompagner jusqu’au sacrifice ultime s’il le faut. Si certains gaspillent inutilement de l’argent pour marcher, nous, femmes de l’ARDR nous invitons solennellement, chaque nigérienne, chaque nigérien à prononcer une Fatiha et à faire des prières surérogatoires pour qu’Allah le protecteur, l’ultime rempart, assiste nos combattants dans cette guerre et leur donne la victoire. Nous demandons, mieux, nous exigeons que le gouvernement mette tout en œuvre pour doter efficacement nos combattants des moyens nécessaires à l’accomplissement de leur devoir et que tous les fonds prévus soient effectivement dépensés dans ce sens.
Femmes militantes de l’ARDR sur le plan politique, l’on se rappelle que l’ARDR, fidèle à son rôle de veille démocratique, a eu à élaborer et diffuser un livre blanc sur la gouvernance en général et les institutions de la république en particulier. L’émoi provoqué dans les rangs des membres de la cour constitutionnelle suite à la publication du livre blanc par l’ARDR a amené le gouvernement de Issoufou Mahamadou à porter plainte contre les dirigeants de l’opposition politique pour un prétendu jet de discrédit des décisions de la cour constitutionnelle et un prétendu outrage à ses membres.
À la recherche des rédacteurs du livre blanc tome i, élaboré par l’ARDR pour constater, dénoncer selon les voies appropriées la partialité et l’allégeance de la cour constitutionnelle au régime du président Issoufou Mahamadou, nos leaders ont été interpellés et interrogés des heures durant à la police judiciaire.Il s’agit en l’occurrence de : Elhadj Seini Oumarou, président du Mnsd Nassara, Chef de file de l’opposition, Monsieur Ousseïni Salatou, président du parti Rdn Labizé, porte-parole de l’ARDR, l’honorable député maire Amadou Djibo Ali dit max, président du parti uni-indépendant, Monsieur Kazalma Elhadj Taya, président du parti Pcp-Chawara et Madame Souna Adizatou Diallo, présidente du Pnrd-Al Fidjir et Elhadj Abdoulkarim Bakasso, président du Pdp Annour, M. Maina Adji Kirgam, président de Daraja.
Ces interpellations ne sont ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre à l’ARDR par le Boko Haram de la démocratie nigérienne à savoir Issoufou Mahamadou ; guerre que l’opposition politique se donnera les moyens légaux et démocratiques de gagner ! Plaise à dieu.
Femmes militantes de l’ARDR
Nous femmes militantes de l’ARDR en même temps que nous demeurons solidaires du contenu du livre blanc, élaboré par l’ARDR, nous demandons à nos leaders de ne céder à aucune intimidation et leur affirmons notre soutien indéfectible. C’est pourquoi, nous femmes, militantes des partis de l’ARDR disons que la cour constitutionnelle actuelle du Niger n’est ni indépendante, ni impartiale en violation flagrante de l’article 124 de la constitution. Les femmes des partis membres de l’ARDR réaffirment à la face du monde qu’il ne saurait y avoir d’élections pour les compétitions générales 2015-2016 qui seraient arbitrées par cette cour constitutionnelle dans sa composition actuelle. C’est pourquoi, ni le remplacement des représentants légaux des partis membres de l’ARDR au comité national du fichier électoral biométrique, ni les menaces de destitution arbitraire des responsables municipaux notamment la maire de N’Gourti, ne saurait émousser notre ardeur à préserver la république, l’Etat de droit et la démocratie. Au demeurant, nous demandons à la maire de N’Gourti, Mme Koubra Kandela Boutrane de demeurer sereine et de ne point reculer malgré les harcèlements dont elle est constamment victime. Que madame la maire de N’Gourti sache que toutes les femmes militantes de l’ARDR la soutiennent de tout cœur dans son noble combat.
Le conseil des leaders de l’ARDR invitait le peuple nigérien à la constitution d’un front républicain pour imposer des élections libres, transparentes crédibles et équitables au Niger. Nous informons nos leaders et le peuple nigérien que nous sommes favorables à la constitution de ce front et nous nous engageons à en être l’avant-garde.
Oui pour des élections transparentes et crédibles ! Non à un passage en force du président Issoufou Mahamadou ! Pour cela nous sommes prêtes au sacrifice ultime.
Vive les partis membres de l’ARDR!
Vive le Niger!